Nicolas Sarkozy : trahirait-il l’Allemagne pour remonter dans les sondages ?

Dimanche, lors du rassemblement à la Concorde, Nicolas Sarkozy s’est dit prêt à entreprendre une réforme des missions de la Banque centrale européenne (BCE), pour que l’institution puisse soutenir la croissance dans le zone euro. Avec de telles déclarations, le président-candidat provoque la chancelière allemande, alors qu’il lui avait promis de ne jamais évoque la BCE et de la laisser faire.

En total contradiction avec ses précédentes déclarations, le Président de la République souhaite séduire l’électorat déçu par l’Union européenne, même si le projet a peu de chance d’aboutir. En réformant les missions de la BCE, Nicolas Sarkozy entend muscler son rôle en matière de soutien à l’activité économique.

« Sur le rôle de la Banque centrale dans le soutien à la croissance, nous allons aussi ouvrir le débat et nous allons faire avancer l’Europe« , a lancé Nicolas Sarkozy dans un discours prononcé dimanche place de la Concorde à Paris. « C’est une question que nous ne pourrons pas éluder. Car si l’Europe ne veut pas perdre pied dans l’économie mondiale, elle doit absolument renouer avec la croissance« , a-t-il précisé, « si la Banque centrale ne soutient pas la croissance, nous n’aurons pas assez de croissance« . Nicolas Sarkozy a aussi montré du doigt les « limites des règles fixées à la BCE dans le traité de Maastricht« .

Angela Merkel est farouchement opposée à toute renégociation du traité européen. Entré en vigueur en 1993, il assigne pour mission première à la BCE de veiller à contenir l’inflation. Comme en 2007, Nicolas Sarkozy réitère sa proposition d’instaurer un « dialogue entre le gouvernement économique et la BCE sur la possibilité d’avoir un taux de change plus attractif de l’euro pour dynamiser les exportations européennes. » Mais une fois élu, il avait renoncé à son projet devant l’opposition de l’Allemagne.


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