Hollande: il veut faire fuir les riches

François Hollande a créé la surprise, lundi soir sur le plateau de TF1 « Parole de candidat », en annonçant la création d’un taux d’imposition de 75% pour les revenus « au-dessus d’un million d’euros par an ». En parlant ainsi, le candidat socialiste à l’élection présidentielle 2012, toujours favori dans les sondages, a rencentré le débat de la campagne autour de la fiscalité. En cela c’est un bon point, sauf que l’annonce fait jaser, et beaucoup s’attendent à une évasion fiscale de grande ampleur si François Hollande venait à remporter l’élection, en mai prochain.

Même au sein de son propre parti, l’annonce a été reçue avec surprise: Jérome Cahuzac, député ps, l’apprenait en direct alors qu’il se trouvait à ce moment même, sur une autre chaîne. Dès lors, la proposition d’une nouvelle tranche d’imposition à 75% pour les très grosses fortunes a été accueilli par de véhémentes critiques: « déconnomètre » pour François Bayrou, « amateurisme consternant » selon Nicolas Sarkozy en visite à Montpellier, « marxisation du PS » pour Christian Jacob, président du groupe UMP à l’assemblée.

Du côté des médias, l’affaire a également fait couler de l’encre: « au secours, la gauche revient ! », titrait le quotidien Le Monde, avec une pointe d’ironie, alors que le journaliste spécialisé dans l’économie, Jean-Marc Sylvestre, écrit sur son blog: « le projet Hollande risque bel et bien de vider Paris de ses talents« , selon lui, cela concernerait « des cadres dirigeants de grandes entreprises, des traders, quelques professions libérales, une centaine d’avocats, la plupart des footballeurs professionnels de ligue 1, des artistes du showbiz, des inventeurs ou encore des rentiers héritiers« .

Du côté Suisse, l’évasion fiscale des français est déjà très remarquée, constate Philippe Kenel, avocat fiscaliste chez Python & Peter, à Genève: « en 2011, j’ai facilité entre vingt et trente délocalisations fiscales, le seul mois de janvier m’a apporté entre quinze et vingt dossiers sérieux » déclare t-il. En visite au Salon de l’agriculture, François Hollande a continué de défendre son projet, qui s’appliquerait à un revenu de « cent smic ».


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés