Grèce: et si on l’achevait?

Bien sûr la Grèce évite sa faillite… Bien sûr l’éffacement record d’une partie de sa dette est historique, et signifie un bol d’oxygène pour le peuple grec, qui traverse une crise sans précédent dans l’histoire de l’euro. Un bol d’oxygène? Une « bolinette » plutôt, car même si 107 milliards d’euros se sont subitement envolés de leur dette, ce nouveau plan « d’aide » n’est en rien une finalité pour le peuple hellénique, et les 130 milliards d’euros de l’aide publique auront vite fait de les enfoncer derechef dans la crise.

La Grèce ne fera pas défaut, et c’est une bonne nouvelle… Mais jusqu’à quand? Jusqu’en 2014, date butoire à laquelle Athènes devra tout rembourser? Ou encore plus tôt, comme le laisse penser l’embrasement social du pays ces dernières semaines? Depuis plus de vingt mois et une succession de plusieurs plans d’aides, la Grèce a coûté 350 milliards d’euros à l’Union Européenne, aux banques et aux institutions internationales. Comment croire que ce nouveau « sauvetage » à la sauvette soit une solution? Comment un grec, qui vit actuellement avec 500 euros par mois, peut-il y croire, lui qui a vu tant de plans de secours se succéder?

Alors oui, effectivement, l’éffacement de la dette record est une bonne chose, les créanciers, qui consentaient jusque là à une décote de 50% de la dette, ont accepté de perdre 53,5% des titres détenus, permettant à la Grèce un effacement inédit dans l’histoire financière mondiale. Mais une question me brûle les lèvres: pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt? Pourquoi avoir attendu que le pays s’embrase pour alléger sa dette, alors qu’il semblerait qu’il soit déjà trop tard?  


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés