Reportage au festival « Ciné regards africains »

L’association « Afrique sur Bièvre » organise depuis trois ans un festival de cinéma africain. Projetés sur plusieurs communes du Val de Marne, les films offrent un autre regard sur le monde et surtout permettent de découvrir un 7e art africain très marquant. 

 

Cachan dans le 94. Petite ville de banlieue parisienne plus connue pour avoir hébergée des sans-papiers que pour son rayonnement culturel. Peut-être, mais c’est bien ici que l’association « Afrique sur Bièvre » organise un festival axé sur le cinéma africain. Une très bonne idée organisée pour la 3e année de suite qui propose de traverser toute la culture africaine du grand écran. Le festival se déroulant sur près de deux semaines, la sélection est éclectique et permet un tour d’horizon très large du ciné africain. Aussi, le but de l’association présidée par Yves Ballanger est avant tout de faire partager ce cinéma encore trop anonyme sur le continent européen. Pour cela, les projections sont organisées dans plusieurs villes du Val de marne et des séances sont prévues spécialement pour les enfants. Mais même les adultes sont servis. Venu assisté à la projection de « La nuit de la vérité« , le reporter de Planètecampus s’est régalé !

 

Un conteur introduit le film

Chaque film est précédé d’une petite présentation avec, pour l’occasion, le scénariste et un responsable de l’association. L’ambiance est sympathique, le public, plutôt âgé, reste calme et se montre très intéressé. Puis, un conteur africain prend la parole. Son ton chaud et sa voix suave font le reste. Venu pour introduire l’histoire qui allait être projetée, il y met du coeur et emporte la salle avec lui. Un souffle africain vient alors se faire sentir entre les sièges, la lumière s’éteint et le film commence. 

 

Un film vrai et très dur

En soit, « La nuit de la vérité » est très dur. Une histoire retraçant le difficile processus de paix entre le gouvernement en place et l’armée rebelle. Filmé avec des moyens  limités et dans des conditions difficiles, l’image donne à cette fiction un ton s’approchant du documentaire. C’est certainement la grande force de l’oeuvre. C’est tragique, c’est dur – tous les personnages ont perdu des êtres chers et certaines scènes sont vraiment violentes – et ça sent le vécu. Un sentiment de devoir faire un peu plus que simplement « regarder » ce film vient alors poindre dans les esprits. Trop vrai pour ne rien en retirer. L’impression d’avoir appris beaucoup sur ce continent gangrené par les conflits internes et surtout le sentiment de découvrir un cinéma fort et possédant un vrai message à délivrer. 

 

Un débat suit la projection

Quand la lumière vient à nouveau éclairer les sièges, l’ambiance est un peu plus pesante. Le film a fait son effet, chacun se remémorant une image, une phrase ou une scène en particulier. La soirée basée sur le partage n’est pas terminée. Un débat, assez court, est lancé. Les questions s’attardent surtout sur les problèmes techniques et les manières de travailler dans le désert et sous la chaleur. Aussi, on apprend que le film sent le vécu car…il l’a été. En effet, plusieurs personnages, certains exemples et une exécution assez choquante – le chef militaire passant au feu – sont bel et bien des faits ayant touchés des personnes du casting. 

Oui, ce cinéma là, est difficile à aborder mais indubitablement, il a quelque chose en plus. Oui, la soirée fut pleine d’enseignements. Oui, l’on ressort avec l’envie de découvrir bien plus de cette culture et de son histoire. Oui, ce festival est une vraie réussite et oui, il ne faut pas le rater l’année prochaine. 

 

 


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