Golgota Picnic: un spectacle qui dérange les catholiques

Jeudi soir, au Théâtre du Rond-Point, avait lieu la première parisienne de Golgota Picnic qui fait polémique. Cette pièce de l’Argentin Rogrigo Garcia qui met en scène les Evangiles, n’est pas du goût de tout le monde, certains la jugeant provocante et blasphématoire, et appellent à son boycott. En effet, quelque 160 catholiques ont manifesté devant le théâtre pour dénoncer ce spectacle « christianophe ». 

Une pièce qui déchaîne les passions

Depuis Toulouse où la pièce jouée en novembre avait déjà suscité la colère d’intégristes religieux, d’importantes mesures de sécurité ont été mises en place pour éviter tout dérapage. Il était d’ailleurs conseillé aux spectateurs de se rendre au Théâtre du Rond-Point une heure avant le début de la représentation, mais aucun incident n’a été rapporté. L’Institut Civitas, groupuscule intégriste déjà largement mobilisé à Toulouse promet de continuer à Paris. Des jeunes proches de cette mouvance, ont d’ailleurs été arrêtés en train de saboter les systèmes d’alarme du théâtre.

Le directeur du théâtre, Jean-Michel Ribes, a lancé peu avant de début de la représentation « Ce sont des dingues ». Vers 20h, environ 160 catholiques ont défilé en silence derrière une banderole « Culture et foi : et si on se respectait? », et ont déposé ensuite des roses blanches devant le théâtre. « C’est une manifestation pacifique », a affirmé l’évèque auxiliaire de Nanterre, Nicolas Brouwet. « Nous demandons que notre foi ne soit pas tournée en dérision ».

La controverse est née de la  lecture « provocante » des Evangiles, une scène de crufixion trash et une peinture du Christ « en putain de diable ». Mgr Bernard Podvin, porte-parole de la Conférence des évêques de France, estime qu’il s’agit d’un spectacle « blessant », que l’archevêque de Paris André Vingt-Trois considère comme « caricatural par rapport au Christ ». Parallèlement, une soixantaine de personnes,avec des drapeaux de la CGT ou d’Alternative Libertaire, étaient venues soutenir les organisateurs de la pièce. Parmi elles, Agnès Tricoire, de la Ligue des droits de l’Homme, a rappelé que « le délit de blasphème n’existe pas » en France et invité les catholiques à « aller voir la pièce ».

Le débat touche aussi les politiques

Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a exprimé hier son « inquiétude » et son « indignation », rappelant que « la liberté de création et d’expression est une valeur fondamentale de notre République ». Le sénateur Nouveau centre et élu de Paris, Yves Pozzo di Borgo, va lui, déposer au prochain Conseil de Paris un amendement « au nom de la laïcité » demandant à la mairie de Paris de réduire ses subventions au théâtre. La candidate Parti chrétien-démocrate (PCD) à la présidentielle, Christine Boutin, a condamné ce matin sur France Inter, les manifestations contre la pièce . « Les catholiques ne sont pas des extrémistes, les catholiques ne sont pas des intégristes. » « Il ne faut pas laisser simplement les minorités intégristes s’exprimer sur ce sujet », a assuré Christine Boutin qui s’est dite « contre la censure ». « Je préfère la liberté d’expression, elle est beaucoup plus importante que toute censure. Je suis absolument hostile à la censure. »

 

 


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