Iverson: La retraite d’un géant

Ca y est, c’est fini. Iverson a quitté Memphis après seulement trois rencontres jouées. Une fin de carrière en eau de boudin pour un joueur de génie.

 

Oui, Allen Iverson fut durant toute sa carrière l’enfant terrible de la NBA. Oui, ses frasques ont fait jaser toute la planète orange et ses coups de gueule sont à jamais dans ancrés dans la mémoire collective. Tout cela est vrai mais tous ces fais divers ne doivent en aucun cas occulté le génie du joueur. Car sur un parquet, Iverson fut plus qu’un joueur exceptionnel: il fut un modèle pour des millions de jeunes, le symbole du petit qui parvient à terrasser les grands, l’unique alternative à cette Ligue qui ne cesse de formater ses jeunes stars pour qu’elles rentrent toutes dans le même moule. Minuscule comparé aux baobabs NBA, il n’a jamais eu peur de rien. Son style, fait de vitesse, d’adresse et de qualités athlétiques hors-normes le placent parmi les plus grands. Et sûrement comme le plus grand des plus petits joueurs de l’histoire.  

 

4 fois meilleur marqueur mais aucun titre

Au niveau du palmarès, The Answer n’a rien à envier à personne. Quatre fois, il termina meilleur scorer de toute la NBA et fut reconnu comme le meilleur joueur de la saison en 2001. Une prouesse pour un joueur ne mesurant qu’à peine plus d’1,80m. Le fait est qu’il part sans avoir remporté le moindre titre de champion. C’est le gros point noir d’une carrière où Iverson a trop souvent semblé seul contre tous. A Philadelphie où il écrivit les plus belles pages de son histoire, il lui manqua toujours un appui, le fidèle lieutenant capable de l’épauler dans les moments difficiles. Seul, le n°3 est pourtant parvenu à mener ses Sixers jusqu’en finale où il dut finalement baisser pavillon contre l’armada des Lakers de Kobe et Shaq. Mais cette année-là, il prouva bien plus de choses que les vainqueurs. 

 

Un symbole pour tous les jeunes

Travailleur acharné, il incarne dès lors le modèle à suivre pour bien des jeunes américains. Lui a vraiment vécu le pire dans sa jeunesse. Criminalité, drogue, bagarres, braquages, guerres de gangs, rien ne lui a été épargné. De ce destin sinueux il s’est forgé un caractère en béton armé. « Only the strongest survive » rappelle d’ailleurs le plus célèbre de ses tatouages. Comme un leitmotiv, il a gardé ce slogan. Pour être toujours meilleur, toujours plus fort. Aussi, il écoute du rap, porte des bagguis, se tatoue de partout. Ca gêne? Et alors! L’Amérique bien-pensante n’a qu’à bien se tenir. Iverson est un cas à part, il faut l’accepter tel quel.  Bien sûr, ce tempérament intransigeant lui vaut aujourd’hui une fin de carrière indigne d’un joueur de son calibre. Bien sûr, la fin aurait dû être plus heureuse. Bien sûr, il se devait de partir avec un titre. Mais Iverson n’a jamais suivi aucune ligne de conduite et surtout a toujours refusé le compromis. Un géant de basket et de personnalité qui ose penser différemment dans ce monde policé et très marketing qu’est devenue la NBA. Au moins, il n’a jamais changé. Pour le meilleur et pour le pire…


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