Berlusconi : pour lui l’Italie c’est terminé !

L’ère du cavaliere s’achève. Enfin. Les jours du président du Conseil sont désormais comptés. Au cours d’une journée tumultueuse, il a perdu de huit voix la majorité absolue à la Chambre des députés à l’occasion d’un vote d’approbation sur le bilan 2010 du pays. Isolé, Silvio Berlusconi démissionnera après l’adoption des mesures budgétaires promises à l’Union européenne pour réduire la dette italienne : il quittera le gouvernement à la mi-novembre lors du vote d’une nouvelle loi de finances.  

C’est la présidence de la République italienne qui a annoncé que le Cavaliere « remettra son mandat au chef de l’Etat » après l’adoption par le Parlement des mesures d’austérité promises lors du G20 à Cannes afin d’éviter la contagion de la crise de l’euro. Depuis le 4 novembre, l’Italie a été placée sous la surveillance du FMI et de Bruxelles. Les marchés ont d’ailleurs réagi positivement suite à l’annonce de sa démission. L’approbation des mesures d’austérité est prévue avant le 18 novembre au Sénat et d’ici la fin du mois à la Chambre des députés. Silvio Berlusconi, humilié, n’a pu que constater lors d’une interview par téléphone que « le gouvernement n’a plus la majorité qu’il pensait avoir. L’important c’est de faire le bien du pays ».

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A 75 ans, détendeur d’un record de longévité à la tête du gouvernement (plus de huit ans cumulés), ce self-man-millionnaire est tombé au plus bas après ses frasques sexuelles et l’endettement de l’Italie. Sous le choc, sa sortie de scène a même était évoquée par son principal allié, Umberto Bossi, le chef de la Ligue du Nord qui a déclaré devant des journalistes qu’il souhaitait que Berlusconi fasse « un pas de côté ». Ce dernier a clairement fait savoir qu’il soutiendrait Angelino Alfano, le dauphin de Silvio Berlusconi, à la tête d’un nouveau gouvernement.

 

L’Italie, en pleine tourmente économique ne peut se permettre de traverser une crise politique, ne risquant qu’empirer la situation. Reçu pendant une heure environ par le président Giorgio Napolitano, Berlusconi  a « exprimé sa vive préoccupation face à l’urgente nécessité de donner des réponses concrètes aux attentes des partenaires européens avec l’approbation de la loi de finances (2012), amendée à la lumière des observations et propositions de la Commission européenne ».

Encore sous le choc, il a expliqué qu’il fallait faire adopter au plus vite les mesures réclamées par l’Europe parce que « les marchés ne croient pas que l’Italie soit capable ou ait l’intention d’approuver ces mesures que l’Europe a demandées ». Il demandera à l’opposition centriste et de gauche de les voter pour accélérer le processus. Dès qu’il aura démissionné, le président italien convoquera tous les partis politiques pour tenter de former un nouveau gouvernement. S’il ne devait pas y parvenir faute d’une majorité suffisante, il dissoudrait les chambres pour organiser des élections anticipées.

« C’est incontestablement la fin de ce gouvernement, mais peut-être aussi la fin d’un règne », celui du Cavaliere, qui a dirigé l’Italie à trois reprises depuis son entrée dans la vie politique il y a 17 ans (pendant sept mois en 1994, cinq ans de 2001 à 2006 et depuis 2008), a estimé Marc Lazar, politologue spécialiste de l’Italie. C’est la fin de la saga d’un personnage charismatique, issu de la petite bourgeoisie milanaise, initialement vendeur d’aspirateurs et animateur de croisières, puis entrepreneur dans le BTP et fondateur de chaînes privées de télévision, devenu l’un des hommes les plus riches d’Italie.

 

 


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