Primaire PS: pour Nicolas Sarkozy, c’est une élection à 4 tours …

Le président de la République a attaqué vigoureusement la primaire PS. Manque de tact certain, étant donné que 2,5 millions de Français se sont déplacés pour choisir leur candidat PS à la présidentielle et que des ténors de la majorité ont pour leur part reconnu le succès de ce scrutin. 

Lors du petit-déjeuner traditionnel du mardi à l’Elysée, Nicolas Sarkozy s’est exprimé auprès des élus de la majorité au sujet de la primaire PS. Il a voulu minimiser la dimension qu’a pris ce scrutin : « Malgré un pilonnage médiatique sans pareil, la participation a été inférieure à celle de l’Italie! », a relativisé le chef de l’Etat. « Il n’y a pas de quoi tomber en pâmoison », a renchéri un de ses amis, présent à la réunion.

Nicolas Sarkozy a aussi attaqué le principe des primaires, invoquant le fondateur de la Ve République en laissant entendre que c’était contraire aux principes de la Ve République. «Le général de Gaulle avait dit vouloir une élection, présidentielle à deux tours, pas à quatre tours. Les socialistes parlent aux socialistes, nous nous devons nous occuper de l’ensemble des Français», a-t-il expliqué. «La Ve République ne doit pas être l’otage des partis», a achevé le chef de l’Etat. Apparemment, le Premier ministre ne partage pas le même avis. François Fillon, avait salué la semaine dernière «un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections».

Le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir, a vu dans cette réaction le signe «d’un immense désarroi» de Nicolas  Sarkozy, et la confirmation que «la droite est ébranlée par le succès du scrutin». «Nicolas Sarkozy est un président qui a peur du peuple et des Français». François Hollande a jugé que Nicolas Sarkozy faisait une « mauvaise interprétation » de la Constitution de la Ve République en critiquant la primaire, qui est selon lui « la procédure la plus ouverte », avec un choix offert aux électeurs, et non pas « confisqué » par un parti.

Pourtant, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et patron de l’UMP en 2005, Nicolas Sarkozy avait lui-même fait inscrire le principe des primaires dans les statuts de l’UMP…


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