Paul Biya: (Toujours) le grand favori du Cameroun

Les Camerounais ont voté ce dimanche à l’élection présidentielle. Paul Bya, le président sortant au pouvoir depuis 1982, est vraisemblablement en passe de briguer un sixième mandat, tandis que l’opposition a qualifié ce tour de « cacophonie ».

A 78 ans, M. Biya, semble infatigable. Il affrontait 22 candidats dont son éternel opposant John Fru Ndi, son unique véritable challenger qui est leader du Social democratic Front (SDF). Mais l’opposition est trop divisée pour contrer la suprématie de M. Biya. Les Camerounais ne sont pas pressés aux bureaux de vote, indifférents et résignés en raison du manque d’enjeu de cette consultation. Dans cette élection à un tour, 7 millions de Camerounais étaient attendus aux bureaux de vote. Même s’il n’existe pas encore de chiffre officiel de la participation au scrutin, le nombre de votants s’annonce faible pour un pays qui compte 20 millions d’habitants. 

Les Camerounais ne « sont pas intéressés parce qu’ils ont l’impression que les autres candidats ne font pas le poids face à M. Biya », a affirmé le président d’un bureau de vote sous couvert d’anonymat. Les résultats du scrutin ne seront connus que dans quelques jours, la commission électorale n’étant pas autorisée à dévoiler des résultats partiels.

Après trente ans de pouvoir qui a maintenu le pays dans une voie relativement stable, son élection s’inscrit dans la lignée de son héritage politique. Il a notamment promis des grands projets d’infrastructures et de désigner un successeur. Car l’opposition lui reproche de gouverner aux dépens de la démocratie. C’est en 2008 que des derniers troubles majeurs ont eu lieu, lorsque une réforme constitutionnelle a supprimée la limitation des mandats présidentiels, et que les « émeutes de la faim » ont éclaté à cause de la hausse des prix des aliments.

Mais des troubles ne sont pas à exclure. Cette présidentielle s’inscrit dans un contexte social difficile: un tiers des 20 millions de Camerounais n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité et une personne sur quatre vit avec moins de 1,1 euro par jour. Le taux de chômage, évalué à 30%, est probablement plus élevé. Désormais, la Cour suprême dispose de 15 jours maximum pour publier les résultats du scrutin, qui risquent d’être contestés.

 


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