Palestine : Clinton s’en prend à l’UNESCO

La reconnaissance de la Palestine en tant qu’Etat membre au sein des Nations Unies ne finit pas de provoquer l’indignation du gouvernement américain. Et cette fois, c’est l’UNESCO qui en fait les frais.

Hier, la délégation palestinienne a en effet remporté une victoire diplomatique à l’UNESCO, dont le Conseil exécutif a voté en faveur de la reconnaissance de la Palestine comme membre à part entière des Nations Unies. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a aussitôt dénoncé cette décision : «Il me semble passablement confus et inexplicable d’avoir des organes des Nations unies qui prennent des décisions sur le statut d’un État tandis que le sujet a été présenté devant le Conseil de sécurité des Nations unies». Pris de court, et ne disposant pas du véto comme au Conseil de Sécurité, les Etats-Unis ont menacé de suspendre leur financement à l’UNESCO, dans l’espoir de voir le Conseil exécutif revenir sur son vote. La contribution des Etats-Unis au budget de l’UNESCO est de 22% sur les 653 millions de dollars attribués sur deux ans. Hillary Clinton a « fermement recommandé » à l’UNESCO de reconsidérer le vote. « Quelles sont les frontières de cet Etat envisagé par l’Unesco ? Quelle est sa juridiction ? Personne ne sait, car il s’agit des questions difficiles qui ne peuvent être résolues que par les négociations », a-t-elle souligné.

En dépit des pressions exercées par les Etats-Unis pour s’opposer à leur demande, les Palestiniens ont obtenu davantage de voix qu’espéré : sur les 58 membres du conseil exécutif, 40 ont voté pour et seuls quatre contre, dont les États-Unis. Du côté de la délégation palestinienne, on se félicite de cette victoire diplomatique dans leur quête de reconnaissance. «C’est une victoire historique et on espère que cela aura un impact positif à l’ONU», a-t-on déclaré dans les rangs palestiniens. Un changement de statut à l’UNESCO permettrait aussi à la Palestine de déposer des demandes de reconnaissance au Patrimoine mondial de l’Humanité pour des sites dans les territoires palestiniens occupés par Israël. Néanmoins, pour rentrer en vigueur, la recommandation doit être adoptée par l’Assemblée générale de l’UNESCO qui se tiendra à la fin du mois. À l’UNESCO, on relativise ces menaces. «Tout le monde était informé de ces menaces avant le vote de mercredi. Force est de constater que cela n’a pas eu d’impact», souligne un diplomate. Côté palestinien, on laisse entendre que les pays du Golfe pourraient compenser la contribution américaine si nécessaire.


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