Sénat à gauche: A quoi faut-il s’attendre ?

Samedi, l’élection du socialiste Jean-Pierre Bel à la tête du Sénat a définitivement consacré le triomphe de la gauche au Palais du Luxembourg. Déjà, la victoire historique du Part Socialiste aux sénatoriales la semaine passée avait dézingué la majorité présidentielle, qui désormais ne peut plus compter dans son camp le deuxième personnage de l’État. Quelles vont être les conséquences politiques de cette alternance ?

C’est une première sous la Ve république et un sérieux avertissement pour l’UMP à sept mois de l’échéance présidentielle. La gauche a remporté la majorité absolue au Sénat le 25 septembre, en obtenant 177 sièges. Le Sénat, pierre angulaire de la droite, fut longtemps imprenable. Mais la gauche, en remportant tous les scrutins locaux depuis 2004, a engrangé des grands électeurs qui ont voté en sa faveur. Alors qu’il est toujours au plus bas dans les sondages et essuie des scandales à répétition, c’est le coup fatal porté à Nicolas Sarkozy. Premier président de droite à perdre le Sénat, cette défaite se solde en véritable échec personnel pour le chef de l’État. Un cataclysme pour la majorité, qui, à présent, ne pourra plus compter sur un appareil législatif en sa faveur.

La gauche majoritaire au Sénat pourra retarder le vote des lois du gouvernement. L’ Assemblée nationale a le dernier mot en terme législatif, mais le Sénat peut ralentir le processus législatif sans pour autant faire un blocage systématique comme l’a promis Jean-Pierre Bel. Mais avec le basculement du Sénat à gauche, Nicolas Sarkozy n’a aucune chance de réunir la majorité des deux tiers des députés et des sénateurs requise pour réviser la Constitution. Donc pour la fameuse « règle d’or » chère à Nicolas Sarkozy, son projet de loi de réduction des déficits budgétaires ne sera jamais inscrit dans la Constitution puisque la gauche y est frontalement opposé. De plus, le Sénat à gauche risque de rejeter le budget 2012 et le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale.

Un changement de stratégie va donc probablement être déployé par le président pour maintenir péniblement le cap de l’UMP avant la présidentielle. La priorité est de rassembler et de remettre de l’ordre dans la majorité. Malgré cela, les voix discordantes se font de plus en plus entendre…

Le PS va t-il réaliser le grand chelem avec l’élection présidentielle? Dans l’hypothèse d’une victoire à la présidentielle, puis d’un succès aux législatives, la gauche pourrait appliquer son programme législatif et adopter des révisions constitutionnelles. Les conséquences et les enjeux de cette victoire socialiste, sont donc d’autant plus décisifs en vue de la campagne présidentielle.

 

 


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