DSK-Banon : c’est maintenant à la justice de s’exprimer

Invitée hier soir sur le JT de TF1, Tristane Banon a maintenu ses accusations contre l’ex-directeur du FMI. Elle a affirmé qu’il y a bien eu « tentative de viol » de la part de Dominique Strauss-Kahn, tandis qu’il a ensuite accusé la romancière de mentir au sujet de leur confrontation. 

Confrontée à DSK le matin même pour répondre aux questions des enquêteurs, elle a réaffirmé sa version des faits lors de cette interview avec Laurence Ferrari. «J’ai maintenu mes accusations et je suis heureuse de cette confrontation car c’est une première victoire pour un dossier qu’on disait vide» affirme-t-elle avant d’ajouter, à propos de DSK : «J’ai eu face à moi exactement le même Dominique Strauss-Kahn que j’ai vu dimanche soir sur votre plateau, avec la même arrogance, la même froideur. Je pensais qu’il s’excuserait, au moins pour ce qu’il concède. Il n‘a même pas osé me regarder». Elle espère malgré tout que la confrontation aura éclairé les enquêteurs: «Il a été d’une telle arrogance et d’une telle suffisance que je ne peux pas croire que toutes les incohérences que j’ai soulevées n’éveillent pas un peu la suspicion du parquet».

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L’écrivaine est apparue déterminée et catégorique : «  Il n’y a pas eu une agression violente, il y a eu une tentative de viol, et ça je le maintiens » . L’enjeu est en effet de prouver que DSK en 2003, avait bien eu l’attention de la violer. Les poursuites seront abandonnées si les faits sont qualifiés d’agression sexuelle, en raison du délai de prescription de trois ans. Et lorsque qu’on l’interroge sur son dépôt de plainte, tardif par rapport à la date des faits et surfant sur l’inculpation de DSK aux Etats-Unis, elle se défend : « Je regrette de ne pas avoir porté plainte plus tôt mais je sais que ce n’était pas possible. C’est un faux procès qu’on me fait vu la position de monsieur Strauss-Kahn en 2003. On ne m’aurait pas écouté, j’aurais été laminée exactement comme je le suis là, et comme Nafissatou Diallo l’a été » .

Les méthodes utilisées pour la discréditer l’affectent beaucoup : « Tout son groupe de communicants est en train de pointer mes ex pour expliquer que je suis une déséquilibrée, mon enfance un peu chaotique aussi, on dit que je couche avec mon avocat. Dans quel pays on s’attaque à ces choses-là pour expliquer que je n’ai pas subi une tentative de viol? » Et lorsque Laurence Ferrari lui demande si elle éprouve de la haine à l’égard de DSK, Tristane Banon répond: «Non je n’ai pas de haine, j’ai du mépris au moins autant qu’il en a pour moi et pour Nafissatou Diallo».

Les français ont donc pu se faire une idée de la version de Tristane Banon. Après le passage de la jeune femme sur TF1, les avocats de DSK ont réagi en affirmant qu’il «conteste formellement avoir agressé Mme Tristane Banon et constate qu’elle ment aussi à propos du déroulement de la confrontation».

Qui ment? C’est désormais à la justice d’en décider : les policiers ont entendu une vingtaine de témoins dans ce dossier. Ils devraient remettre dans les prochains jours leur rapport d’enquête au parquet. Celui-ci a plusieurs possibilités : déclarer que les faits sont prescrits, classer sans suite ou bien confier une information judiciaire à un juge d’instruction. Si l’enquête préliminaire est classée sans suite, Tristane Banon promet de se constituer partie civile.

 

 


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