Palestine : Obama est attendu au tournant

« Je renvoie dans la région dans les prochains jours David Hale (l’émissaire américain pour le Proche-Orient) et (le conseiller spécial du président américain Barack Obama) Dennis Ross », a déclaré mardi la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton lors d’un point de presse.

Les deux diplomates doivent s’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas afin de ramener les deux parties aux négociations. Les deux émissaires ont surtout pour mission d’empêcher que les Palestiniens formulent une demande de reconnaissance de leur Etat à l’ONU, comme ils ont prévu de le faire lors de la session annuelle qui se tiendra le 20 septembre.

Etant donné l’échec des négociations et du processus de paix avec Israël, les responsables palestiniens ont annoncé vouloir porter devant l’ONU une demande d’adhésion d’un ETat de Palestine selon les frontières de 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est.

Les Etat-Unis ont annoncé, eux, qu’ils opposeraient leur véto à cette démarche. La porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland a également ajouté que ce refus s’expliquait du fait que la Palestine est « un État qui ne peut être obtenu que par la négociation. Donc oui, si quelque chose vient à être voté au Conseil de sécurité, les États-Unis opposeront leur veto. »

Les responsables américains travaillent donc activement à faire renoncer les Palestiniens à leur projet. Les Etats-Unis ont d’ailleurs quelques arguments majeurs, comme le fait que le Congrès américain menace de couper les 500 millions de dollars d’aide qu’il verse annuellement à l’Autorité palestinienne. Effectivement, ça fait réfléchir. Mais pour convaincre Mahmoud Abbas, il faudrait «arracher aux Israéliens quelque chose de vraiment significatif pour le faire changer d’avis», estime Aaron Miller, spécialiste de la région au Woodrow Wilson Center. Les Palestiniens apprécieraient surement plus la fin de la colonisation israélienne et la reconnaissance de leurs frontières. En Cisjordanie, les habitants se préparent déjà à des manifestations pacifistes pour accompagner cette « démarche historique » à l’ONU.

Par ailleurs, le président Obama, à l’approche des présidentielles de 2012, n’a aucune envie de se mettre la communauté juive à dos, quitte à s’éloigner du monde arabe. Cette démarche des Palestinien est une « diversion qui ne résoudrait pas le problème », avait affirmé le président américain. Par crainte d’incidents diplomatiques, Obama a souvent évité de batailler avec son allié stratégique israélien à propos de la Palestine mais pour avancer sur le dossier, il va bien falloir prendre des risques.


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