Zine Ben Ali va rendre des comptes aux Tunisiens

Le 14 janvier dernier, une foule en liesse applaudissait le départ de Zine Ben Ali. Après vingt-neuf jours de mobilisation, le président de la République tunisienne abandonne son poste et quitte le pays pour se réfugier à Djeddah, en Arabie saoudite.

Les autorités tunisiennes ont décidé mercredi dernier de convoquer devant un tribunal militaire le chef d’Etat déchu. Poursuivi pour homicide volontaire, meurtre, pillage, et la liste est longue, l’ancien président devra répondre de ses actes. Le mois dernier, Tunis avait annoncé vouloir engager dix-huit actions en justice contre l’ancien chef d’Etat, notamment pour  « complot contre la sûreté intérieure de l’Etat », « incitation à provoquer le désordre, le meurtre ou le pillage sur le territoire tunisien » et « trafic et usage de stupéfiants ».

Seul problème, on n’est pas sûr de savoir où se trouve le couple Ben Ali à l’heure actuelle. L’ex-président tunisien n’est plus apparu en public depuis son départ le 14 janvier dernier pour l’Arabie Saoudite. Les autorités tunisiennes n’ont toujours pas réussi à obtenir l’extradition de Ben Ali et de son épouse. Protégés dans la grande demeure bourgeoise prêtée par la famille royale saoudienne, Zine Ben Ali n’est pas pour autant complètement tombé aux oubliettes dans la communauté internationale. Alors qu’un mandat d’arrêt international a été lancé contre le couple le 26 janvier dernier, plusieurs pays ont gelé les avoirs du «clan Ben Ali-Trabelsi», à commencer par la Tunisie, puis la Suisse. Enfin l’association Sherpa a révélé mercredi que 12 millions d’euros avaient été saisis en France sur douze comptes bancaires appartenant à des proches de l’ex-président tunisien.

De nombreux proches des Ben Ali ont également été arrêtés, comme par exemple Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, parti dissous de Ben Ali, ou encore le frère de l’ancien chef d’Etat, Slah Ben Ali. Le peuple tunisien a besoin que Justice soit faite pour s’engager avec sérénité dans la transition démocratique qu’il a amorcé.


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