Mitterrand: a-t-il un remplaçant ?

Séquence émotion. Aujourd’hui, la gauche française et ses sympathisants célèbrent les trente ans de l’arrivée de feu François Mitterrand, au sommet des fonctions de l’Etat. Le 10 mai 1981, les partisans de la gauche ont vécu un moment historique. En battant Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand est devenu le premier (et le seul) socialiste depuis 1958 à prendre la tête du pays. Les images de joie inondent le pays, la foule est en liesse et s’empare de la place de la Bastille à Paris fêtant le leader de la « force tranquille ».

Trente ans après, le symbole est toujours aussi fort. Plus de 150 manifestations seront organisées en France: expositions et débats à Clermont-Ferrand, banquet républicain à Saint-Etienne, rencontres, expositions et films à Liévin, pique-nique citoyen à Le Relecq-Kerhuon (Finistère) pour commémorer le souvenir de la mitterandie. A moins d’un an de l’élection présidentielle de 2012, tous les yeux sont braqués sur les candidats socialistes. Aujourd’hui plus que jamais, une question se pose : existe-t-il aujourd’hui un candidat digne d’être le successeur de François Mitterrand ? Aujourd’hui ses héritiers se revendiquent tous de lui, et l’effet de Cour auquel on assistait à l’Elysée a laissé place au recueillement, chaque année, devant sa tombe à Jarnac (Charente) pour l’anniversaire de sa mort. Alors qui de François Hollande, Ségolène Royal, Martine Aubry ou encore Dominique Strauss-Kahn peut aspirer à prendre la relève au pouvoir, laissé en 1995 par Mitterrand ? Les batailles internes au parti sont déjà une différence considérable avec le statut fédérateur qu’avait le leader socialiste. Et bien que les sondages d’opinion soient nettement plus favorables au directeur du FMI, on ne peut pas réellement prétendre qu’il est le digne successeur de Mitterrand de part son positionnement économique qui tend vers le libéralisme. Martine Aubry serait plus à même de mettre en valeur l’héritage laissé par l’ex-président socialiste. Quant à Royal et Hollande, idéologiquement proches des valeurs et des opinions de Mitterrand, ils ne sont pas assez fédérateurs pour pouvoir se prétendre dignes successeurs des années mitterrandiennes.

La place laissée par François Mitterrand n’a pas encore trouvée son remplaçant. Reste à voir si le candidat qui sera choisi pour porter les couleurs du parti en 2012, saura user avec habileté des legs idéologiques du socialiste le plus influent de la cinquième république.


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