Marine Le Pen n’était pas la bienvenue à Lampedusa

La présidente du Front National, fière de la montée de sa côte de popularité dans les sondages, se rendait lundi sur l’île italienne de Lampedusa où des milliers de clandestins se sont réfugiés, fuyant les révolutions des pays arabes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la leader frontiste n’a pas été bien accueillie…

« Les racistes dehors », « Lampedusa n’est pas raciste », « le monde est en couleurs, faites-vous une raison » : ce sont les slogans qui ont accompagné le premier déplacement à l’étranger de Marine Le Pen depuis son élection à la tête du parti d’extrême-droite. Pourtant, la présidente du FN voulait, avec ce déplacement, «  apporter [son] soutien aux habitants de Lampedusa qui ont le sentiment d’être totalement abandonnés ». Et de souligner que « pas un seul responsable français, ni un homme politique, ni un conseiller de la présidence de la République, n’est venu se rendre compte de ce qui se passe ici. »

Au programme : la visite d’un centre qui compte 900 réfugiés clandestins. Pour cela, elle était accompagnée de son compagnon Louis Alliot – également vice-président du FN – et de l’eurodéputé italien Mario Borghezio, membre de la Ligue du Nord, le parti anti-immigrés. Ce qui n’était pas au goût des dizaines d’habitants de Lampedusa qui ont manifesté contre les trois personnalités politiques d’extrême-droite.

La leader frontiste a voulu calmer le jeu, expliquant vouloir « attirer l’attention de l’Europe sur ce qui est en train de se passer ». Elle a fustigé « les responsables européens [qui] détournent les yeux en tentant de minimiser le risque de flux migratoires » ; des flux migratoires qui pourraient bientôt « se compter en centaines de milliers ». Avant de conclure sur l’immigration, son thème privilégié : « J’ai beaucoup de compassion pour vous, j’ai aussi du cœur, mais l’Europe n’a pas la capacité de vous accueillir. Nous n’avons plus les moyens financiers. »

Pour Giacomo Sterlazzo, un des opposants à la venue de Marine Le Pen cité par le Nouvel Observateur, « madame Le Pen est xénophobe, raciste et néo-fasciste, et nous ne voulons pas d’elle ici ». Tout le contraire du maire de l’île, Bernardino De Rubeis, qui estime qu’ « en ce qui concerne la haine raciale, chacun a son propre style. Son père [Jean-Marie Le Pen] a le sien, elle a le sien, je ne vais pas la juger raciste. »

Prochaine étape pour Marine Le Pen à Rome aujourd’hui, où elle organise une conférence de presse.

Photo: SIPA


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