Renault : « Nous nous sommes trompés et nous avons été trompés »

Carlos Ghosn, PDG du constructeur,  a innocenté, hier ses trois cadres. Le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin a déclaré que l’enquête s’orientait « vers une possible escroquerie au renseignement. (…) Il semble que Renault n’a peut-être pas été victime de salariés indélicats, mais éventuellement d’escrocs ».

Le haut magistrat a confirmé que les comptes à l’étranger attribués à Bertrand Rochette, Michel Balthazard et Matthieu ­Tenenbaum, les trois ex-cadres licenciés en janvier pour espionnage industriel, n’existaient pas.

Les dirigeants du constructeur automobile ont présenté leurs excuses et leurs vifs regrets, à titre personnel et au nom de Renault, à MM. Balthazard, Rochette et Tenenbaum mis en cause à tort dans l’affaire d’espionnage. Ils se sont engagés « à ce que réparation soit apportée aux trois cadres concernés et que leur honneur soit restauré aux yeux de tous, en tenant compte du grave préjudice humain qu’eux et leur famille ont subi ». Il leur propose une indemnisation et une réintégration au sein de l’entreprise.

Pour François Baroin porte  parole du gouvernement l’affaire ne peut rester sans suite, le groupe a fait preuve d’un « amateurisme invraisemblable ». Le ministre de l’Industrie Eric Besson a pour sa part affirmé que les excuses publiques du PDG de Renault Carlos Ghosn aux trois cadres accusés à tort d’espionnage ne marquaient pas « la fin de cette histoire», il a rajouté qu’il attendait les résultats d’un audit interne sur cette affaire.

Michel Balthazard, ingénieur de 56 ans, qui a passé 33 années chez Renault se dit  prêt à rencontrer Carlos Goshn et «toutes les personnes qui sont prêtes à lui exprimer des excuses publiques et des excuses privées. Mais il n’est pas dans une attitude vengeresse. Il aime trop Renault». Selon son avocat Mathieu Tenenbaum, 33 ans exclut de «retourner à la place qui était la sienne précédemment en revenant comme s’il y avait une grande parenthèse de dix semaines qui n’était pas arrivée (…) c’est difficilement envisageable». Autrement dit, les salariés ne comptent pas engager de poursuites judiciaires mais cherchent plutôt à trouver un arrangement financier.

Le PDG a  refusé la démission de Patrick Pélata, le numéro deux du groupe. Tout deux, ont annoncé qu’ils renonçaient à leurs bonus de 2010. En outre, ils recevront personnellement, dans les plus brefs délais, les trois licenciés.

Selon les dernières éléments de l’enquête Dominique Gevrey, le « monsieur sécurité » de l’entreprise, aurait mis en place un système de fausse facturation, destiné à payer un informateur qui aurait porté des accusations erronées. La facture aurait pu atteindre 920.000 euros pour le constructeur. Il a été arrêté vendredi dernier à l’aéroport de Roissy alors qu’il allait s’envoler vers la Guinée Conakry et que Renault lui avait refusé les congés qu’il sollicitait. Cette affaire « d’espionnage » n’a pas fini de faire parler d’elle.


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