Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo en bout de course

Serait-ce la fin pour Laurent Gbagbo, qui s’accroche au pouvoir depuis plus de trois mois ? C’est ce qu’estime une source diplomatique française, selon qui le vent a dorénavant tourné en faveur d’Alassane Ouattara, reconnu vainqueur des élections présidentielles du 28 novembre dernier par la communauté internationale.

Selon un diplomate de haut rang, les sanctions prises à l’encontre du pouvoir ivoirien « marchent ». Laurent Gbagbo aurait « perdu toute capacité à faire fonctionner le payer », et son pouvoir sur son économie serait « en train de disparaître ». Ce même diplomate affirme que des sacs de cacao pour une valeur de 1,5 milliard de dollars s’accumulent sur les quais du port d’Abidjan, faute de pouvoir être vendus à l’étranger en raison du blocus international.

Laurent Gbagbo a bien tenté de submerger en s’appropriant les avoir de la banque centrale et en spoliant les entreprises des filières cacao et café présentes en Côte d’Ivoire – deux initiatives condamnées par la communauté internationale – mais se trouverait à présent dans l’incapacité de payer les salaires de la fonction publique. « Ses jours en tant que dirigeant qui peut payer ceux qui le soutiennent sont comptés », a ajouté le diplomate.

« Tout cela commence doucement à ressembler à une fin de partie pour Gbagbo » a-t-il poursuivi, en expliquant que le moral des soldats encore fidèles à Gbagbo est d’autant plus bas que ces derniers ont été incités à tuer des femmes qui manifestaient.

Obama « horrifié »

Une série de manifestations pour le départ de Laurent Gbagbo a en effet réuni mardi plusieurs milliers d’Ivoiriennes à Abidjan, où quatre personnes ont été tuées par les forces de l’ordre. La semaine dernière, sept femmes avaient été tuées par des partisans du président sortant lors d’un précédent rassemblement féminin à Abobo, quartier réputé favorable à Alassane Ouattara.

Des centaines d’Ivoiriens ont trouvé la mort depuis que les Nations unies ont reconnu la victoire de Ouattara. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a appelé l’Union africaine (UA), « faire prévaloir la voie de la raison contre la folie meurtrière ».

Dans un communiqué, Barack Obama s’est pour sa part dit « particulièrement horrifié par les massacres aveugles de civils désarmés lors de rassemblements pacifiques auxquels participent beaucoup de femmes », avant de conclure qu’il était « temps pour l’ancien président Gbagbo de suivre la volonté de son peuple et d’achever une transition pacifique du pouvoir en faveur du président Ouattara ».


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