Boris Boillon, le diplomate critiqué et critiquable

Il n’y a pas que les ministres qui s’affichent à l’international, il y a aussi les ambassadeurs. Et plus particulièrement Boris Boillon, l’ambassadeur français en Tunisie. Alors que les Tunisiens ont manifesté contre lui, selon WikiLeaks, les Américains se moquaient de sa vantardise.

En 2007, Boris Boillon était le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, puis, une fois l’élection présidentielle terminée, le conseiller « Afrique du Nord, Proche et Moyen-Orient ». C’est à ce moment-là que le jeune diplomate – 37 ans à l’époque – amusait ses homologues américains en « se vantant » de son rôle important auprès de Nicolas Sarkozy. C’est ce que révèle WikiLeaks dans de nouveaux câbles diplomatiques.

Ainsi, le Français se serait « délecté » de son action pour libérer les infirmières bulgares détenues en Libye. Selon les Américains, Boris Boillon se serait « vanté d’avoir pu écouter tous les appels téléphoniques que Nicolas Sarkozy a passés à Kadhafi » et il aurait déclaré que « hormis le Président, il était l’une des trois seules personnes du gouvernement à être totalement dans la boucle », fier d’en savoir plus que Cécilia Sarkozy. C’est d’ailleurs BB qui a organisé la visite polémique de Mouammar Kadhafi à Paris en 2007. Car, entre Boris Boillon et la Libye, c’est une grande histoire d’amour.

Il a révélé sur le plateau du Grand Journal que Mouammar Kadhafi l’appelle « mon fils ». Ce qui explique peut-être pourquoi le « Sarkoboy » a pris la défense du dictateur sur ce même plateau en 2010, déclarant que « Kadhafi a été un terroriste, il ne l’est plus, il a fait son autocritique. Dans sa vie, on fait tous des erreurs et on a tous droit au rachat ». Des propos qui choquent, aujourd’hui.

Depuis le 16 février 2011, BB est l’ambassadeur de France en Tunisie. Lors d’une réunion à l’Ambassade avec des journalistes tunisiens, il qualifie de « débiles », « nulles », ou de « n’importe quoi » certaines questions sur les rapports entre Michèle Alliot-Marie et la Tunisie. Il refuse de répondre à ces questions, et interrompt l’entretien. Le 19 février, plusieurs centaines de personnes manifestent devant l’ambassade pour demander son départ. Il présentera ses excuses par deux fois, à la télévision tunisienne et sur Twitter.

Si Nicolas Sarkozy envisage d’éjecter Michèle Alliot-Marie (et Patrick Ollier) du gouvernement à cause de leurs histoires avec le monde arabes, qu’en est-il de Boris Boillon?

Photo: Courrier International

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