La gauche peut-elle être évincée du second tour en 2012 ?

Les candidatures à gauche ne cessent de se multiplier à seulement un an de l’élection présidentielle de 2012. Certains craignent déjà de revivre le jour le plus sombre de l’histoire du parti…

 C’était le 21 avril 2002, la France entière assistait impuissante à la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle évinçant le candidat socialiste, Lionel Jospin. Dès le lendemain, bien que toujours appuyé par la majorité parlementaire de la gauche plurielle, le Gouvernement Jospin, totalement anéanti, démissionna immédiatement, remplacé par le Gouvernement Raffarin.

 La suite on l’a connaît, Jacques Chirac  est réélu président de la république avec le plus haut score jamais obtenu par un candidat depuis la création de la Cinquième république (82,21%). Jean Marie Le Pen n’obtient quant à lui que 17,79% des voix et ne progresse que 720 319 voix  par rapport au premier tour.

 En 2002, la gauche, très dispersée n’a pas réussi à s’imposer comme le candidat de l’alternance et du changement. « Le 21 avril 2002 n’était pas un accident, c’était tout simplement la résultante de la faiblesse de la gauche » explique François Hollande.

 A croire que le scénario catastrophique de 2002 n’a pas laissé la moindre trace chez les socialistes. A l’époque, ils s’y voyaient déjà et étaient persuadés de leur qualification pour le second tour de l’élection présidentielle.

 C’est vrai, les sondages leurs sont plus que favorables mais le doute plane toujours en ce qui concerne le candidat socialiste (comme en 2002…). Dominique Strauss Kahn recueillerait près de 62% au second tour s’il était opposé au chef de l’état.

 Oui mais, doit-on rappeler qu’il a été propulsé à la tête du FMI par Nicolas Sarkozy peu de temps après son accès à la présidence de la république en 2007. Aujourd’hui, Dominique Strauss Kahn ne s’est toujours pas exprimé quant à une potentielle future candidature en 2012.

 Et puis il y a Ségolène Royal, la reine du Poitou, qui fait désormais cavalier seul. Rappelons toutefois qu’il y a quelques mois, elle promettait qu’elle ne se présenterait pas contre Martine Aubry : « Pas l’une contre l’autre »… !

 Enfin, il y a les autres…Les Jean-Luc Mélenchon et autre Eva Joly. Coté socialiste, six candidats se sont déjà déclarés candidats dont notamment Arnaud Montebourg et Manuel Valls.

 Le parti socialiste est loin d’avoir renoué avec un électorat populaire qu’il a déjà perdu en 2002 alors que Nicolas Sarkozy ne cesse de tendre la main en direction du centre. « Tout ceux qui sont à gauche seront-ils au gouvernement de France ? Les Français le savent en cas de victoire » assure le député de Corrèze en ce qui concerne le cas Mélenchon.

 La clé du scrutin pourrait bien être le taux de participation. En 2002 l’abstention avait été considérable. Le succès de Jean-Marie Le Pen en est la preuve. En 2007, le candidat d’extrême droite réalisait l’un des pires scores de son histoire alors que le taux de participation était l’un des plus élevés de la Cinquième république.

 Quoi qu’il en soit, le risque est bien réel pour la gauche. A droite, Nicolas Sarkozy représentera (surement) l’UMP en 2012. Le Front National reste bien plus organisé que les socialistes, Marine Le Pen est d’ores et déjà candidate du parti lors des prochaines élections présidentielles françaises.

 La politique, les Français n’y croient plus. Interrogé sur le fait de savoir si les primaires étaient une machine à perdre, François Hollande répond : « C’est une machine, il vaudrait mieux la faire tourner… »

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