Tunisie : les Ben Ali doivent payer

Alors que l’on attend toujours la composition du nouveau gouvernement de transition, on apprend que la justice tunisienne a lancé un mandat d’arrêt international contre le président déchu Zine El Abidine Ben Ali, réfugié depuis le 14 janvier en Arabie Saoudite. Selon le ministre de la Justice Lazhar Karoui Chebbi, ce mandat vise également l’épouse de l’ex-homme d’Etat, Leïla Trabelsi. Cette dernière, particulièrement honnie par les tunisiens, a elle aussi quitté la Tunisie pour une destination inconnue.

L’ancien président et son épouse sont poursuivis pour « acquisition illégale de biens mobiliers et immobiliers » et « transferts illicites de devises à l’étranger ». Benhassen Trabelsi, frère de Leïla Trabelsi, lui-aussi en fuite, est également visé par des poursuites judiciaires sous les mêmes chefs d’inculpation. Huit autres membres de la famille Trabelsi, récemment arrêtés en Tunisie, sont par ailleurs poursuivis dans le cadre de cette enquête.

La Suisse et la France, qui a ouvert une enquête pour corruption, ont récemment décidé de bloquer d’éventuels fonds appartenant au président tunisien déchu. L’Union européenne a également adopté le principe d’un gel des avoirs de l’ancien président.

Par ailleurs, le ministre de la Justice a ajouté que les autorités tunisiennes avaient l’intention de traduire devant la justice six membres de la garde présidentielle de Ben Ali, pour incitation à des violences après la chute du chef de l’Etat.

La justice  tunisienne avait déjà annoncé l’ouverture d’une information  judiciaire le 16 janvier visant notamment le général Ali Sériati pour « complot  contre la sécurité intérieure de l’Etat, incitation à commettre des crimes et à s’armer et provocation au désordre ».

Rappelons que le clan Ben Ali est accusé d’avoir mis la Tunisie en coupe réglée pendant plus de deux décennies, faisant au passage main basse sur les secteurs-clés de l’économie du pays. En 23 ans de règne, l’ex-président a ainsi accumulé une fortune évaluée par Forbes à 5 milliards de dollars. Leïla Trabelsi est également soupçonnée d’avoir emporté avec elle 1,5 tonnes d’or provenant de la Banque centrale tunisienne.


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