WikiLeaks bouleverse la diplomatie internationale grâce à Lady Gaga

WikiLeaks a encore frappé, et avec la manière. Après avoir été à l’origine de la plus grosse fuite de documents de l’histoire américaine,  le Wikipédia des renseignements a dévoilé hier 250 000 télégrammes diplomatiques américains classés confidentiels. Parmi lesquels figurent les avis des Etats-Unis sur les chefs d’Etats du monde.

Nicolas Sarkozy est ainsi qualifié de « susceptible et autoritaire » par l’ambassade des Etats-Unis. Silvio Berlusconi en prend aussi pour son grade par deux diplomates américains qui voient le chef du gouvernement italien comme un « irresponsable, inefficace, […] faible physiquement et politiquement ». « Elle a peur du risque et fait rarement preuve d’imagination », ça, c’est pour Angela Merkel, la chancelière allemande. Quant à Hamid Karzai, le président afghan, il est « extrêmement faible » et très influençable.

Mais les commentaires les plus humoristiques concernent Mouammar Kadhafi (le dirigeant libyen) et Dmitri Medvedev (le président russe). Le premier ne pourrait pas voyager sans une infirmière ukrainienne avec une généreuse poitrine. Le deuxième est « le Robin de Batman joué par Poutine » pour l’ambassade des Etats-Unis à Moscou.

Les documents provenant des 297 ambassades et consulats américains traitent d’autres sujets concernant la diplomatie mondiale. Comme les missiles iraniens acquis en Corée du Nord ; l’espionnage des diplomates américains à l’ONU ; le soutien financier d’Al-Qaida par l’Arabie Saoudite ; le piratage de Google par la Chine ; les « généreux cadeaux » entre Moscou et Rome…

Suite à ces révélations qui ont froissé les pays concernés, la Maison-Blanche est plongée dans l’embarras. Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine a ainsi passé le weekend au téléphone pour contacter en personne les dirigeants français, afghans, britanniques ou chinois. On imagine facilement une certaine détérioration des relations internationales.

Mais comment WikiLeaks, le site fondé par l’informaticien australien Julian Assange, fait-il pour récolter ces informations ultra confidentielles ?

Grâce à un réseau mondial de collaborateurs (ou plutôt « fournisseurs anonymes »). Cela peut être des dissidents de différents pays (Chine, Iran…), des mathématiciens, des experts militaires ou économiques… Pour les révélations de ce weekend, c’est un jeune spécialiste du renseignement de l’armée états-unienne qui a fait tout le boulot. Bradley Manning avait accès aux réseaux informatiques militaires et diplomatiques américains. Pour récupérer les données, il a utilisé un CD de la chanteuse Lady Gaga : « J’entrais dans la salle informatique avec un CD musical à la main […] puis j’effaçais la musique et je créais un dossier compressé. J’écoutais Lady Gaga et je chantonnais sur la musique, tout en exfiltrant la plus grande fuite de l’histoire des Etats-Unis », a-t-il déclaré.

Les informations ont été publiées en exclusivité dans cinq quotidiens occidentaux : Le Monde (France), El Pais (Espagne), Der Spiegel (Allemagne), The Guardian (Royaume-Uni), et le New York Times (Etats-Unis). D’autres articles et révélations apparaitront cette semaine.

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