Sarkozy : Bilan positif…Ou pas

Ce matin dans les kiosques paraissaient en Une de Libération et des Echos deux sondages portant sur la gestion de la crise faite par Nicolas Sarkozy. Deux études quasi-identiques qui ne révèlent pourtant pas vraiment les mêmes résultats.

La guerre des sondages est bien connue en temps de campagne électorale. Souvent critiqués, parfois complètement faux, les chiffres n’en restent pas moins toujours écoutés. En cette période de crise financière, deux quotidiens – Libération et Les Echos – se sont ainsi intéressés à l’avis des Français, obtenant des résultats contestataires. Selon le sondage BVA, commandé par Les Echos, 52% de la population estime que Nicolas Sarkozy a bien géré la situation issue de la crise économique. L’étude menée par Viavoice pour Libération, révèle au contraire que 58% des Français jugent négatif le bilan du président de la République face à la crise. Des chiffres opposés qui s’appuient pourtant sur deux panels « représentatifs » de la population hexagonale. Le quotidien d’opposition titrant « Les Français déçus par Sarkozy » tandis que pour le site des Echos : « Une majorité de Français salue l’action de Sarkozy face à la crise. » Une même question donc mais des interprétations totalement contradictoires.

Une question différemment formulée

Pour Marc Christine, chef adjoint de la section Méthode statistiques à l’INSEE (institut qui n’effectue pas de sondages d’opinion), ces différences de chiffres peuvent avoir plusieurs explications : « Déjà, la formulation de la question n’est pas identique. Même une petite nuance peut amener à certaines différences dans les résultats finaux. » Certes les sondés n’ont pas répondu exactement à la même question mais le sujet – Sarkozy face à la crise – est tout de même identique. « Il faut aussi faire attention à la taille du panel. Ici, c’est de l’ordre d’un millier de personnes (1002 pour Les Echos, 1006 pour Libération). Un total qui accepte forcément une marge d’erreur. », poursuit Marc Christine. Si Viavoice comme BVA utilisent la méthode des quotas – méthode qui utilise des études sociologiques nationales pour s’assurer d’interroger un échantillon représentatif de la population totale – les sélections de personnes sont propres à chaque institut de sondage. « Il faut voir comment ils choisissent les individus qu’ils appellent. Que se passe-t-il si la personne ne répond pas ? Comment sont posées les questions ? Quel fichier de renseignement est utilisé ? On sait que les fichiers d’abonnés excluent la population qui ne possède pas de ligne téléphonique fixe par exemple. » Autant de détails qui peuvent fausser une étude et surtout l’interprétation qu’on en fait.
Ce matin selon le journal acheté, l’information n’est donc pas la même. Déconcertante réalité.

A noter que Libération est un quotidien ancré à gauche tandis que le titre Les Echos appartient au groupe LVMH de Bernard Arnault, témoin du mariage de Nicolas et Cécilia Sarkozy.

Crédit photo: French President Nicolas Sarkozy arrives for talks at 10 Downing Street, 8 December 2008; Crown copyright.


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