Thuram divise ses coéquipiers de France 98

Après ses déclarations fracassantes au sujet de Patrice Evra, le joueur le plus capé de toute l’histoire des Bleus, Lilian Thuram (142 sélections), ne fait pas l’unanimité auprès de ses coéquipiers de France 98.

Ils ont été champions du monde en 1998. Ils ont fait rêver toute la France et ont donné espoir à une nation Black, Blanc, Beurre. Lors du mondial sud-africain, la plupart des champions du monde de France 98 jouaient aux consultants pour les plus grands médias du pays. Un des cadres de cette équipe, en l’occurrence Lilian Thuram, est quant à lui membre du Conseil Fédéral de  la Fédération Française de Football depuis fin 2008. A l’issue du Conseil Fédéral de vendredi dernier, l’ancien défenseur des bleus est sorti de ses gonds.

En bon défenseur qu’il est, Lilian Thuram a signé le plus beau tacle de ces dernières semaines concernant la débâcle des Bleus au Mondial. Comme victime, contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Thuram a choisi un autre défenseur : Patrice Evra, promu capitaine de l’équipe de France en Afrique du sud. Après les démissions du président Jean-Pierre Escalettes et le sélectionneur Raymond Domenech, pour Lilian Thuram, le joueur de Manchester United ne doit plus remettre les pieds en équipe de France.

Si l’on en croît les propos de Thuram, repris par Le Monde, Patrice Evra doit payer les pots cassés car il a sa part de responsabilité dans la déroute des Bleus: « Il y a eu un manque d’autorité de la Fédération vis-à-vis du sélectionneur et du sélectionneur vis-à-vis des joueurs. Les joueurs qui étaient négatifs ont pris le pouvoir en équipe de France et ont imposé leur vision des choses. Je pense que c’est parti du capitaine, il est coupable. J’ai proposé que le capitaine ne remette plus les pieds en équipe de France. Mais ce n’est pas grave. Il faut faire comprendre aux joueurs qu’il y a une équipe à respecter, un maillot à respecter. »

Une déclaration qui divise ses anciens coéquipiers de France 98. Christophe Dugarry signe la contre-attaque la plus sévère en déclarant ceci : « Je ne suis pas d’accord pour jeter Patrice Evra en pâture comme il l’a fait. Ce n’est pas correct, c’est scandaleux. Evra a fait une connerie, une grosse connerie, mais on en a tous fait. Le costume de capitaine était bien trop grand pour lui, mais le problème, ce n’est pas le mec qui portait le costume mais ceux qui le lui ont donné. Encore une fois, dans cette histoire, on traite les conséquences et on ne s’attarde pas sur les causes. Le problème, c’est l’autorité, le comportement des joueurs a été la conséquence du manque d’autorité. Et puis ce n’est pas à Thuram de demander ça. Depuis quand il est sélectionneur, Lilian, » peut-on lire dans les colonnes de l’Equipe.

L’autre champion du monde, Bixente Lizarazu, désormais consultant pour plusieurs médias, a quant à lui, jugé que si son ancien complice se prononce pour une exclusion définitive de Patrice Evra «c’est que la situation est finalement plus grave que celle que nous avions imaginée.» L’ancien défenseur latéral a rajouté sur RTL qu’il était « d’accord pour des sanctions très fermes sur les joueurs qui ont tenu le rôle de leader dans cette affaire. J’imagine que Lilian Thuram a du avoir la version officielle du président de la Fédération, qui était dans le bus, et si Lilian a parlé de la sorte, c’est qu’il sait la vérité. Lilian est quelqu’un de mesuré en règle générale, qui prend toujours du recul quand il s’exprime. Si pour la première fois qu’il s’exprime, il est aussi dur, c’est que la situation est finalement plus grave que celle que nous avions imaginée.»

Le basque conclue en estimant que Lilian Thuram « est complètement dans son rôle de représentant des sportifs d’élite. S’il considère, de par l’attitude du capitaine ou de certains joueurs, qu’ils doivent être sanctionnés, il a le droit de l’exprimer. Ensuite c’est à Laurent Blanc de décider si il va le suivre ou pas.»

La tâche s’annonce très délicate pour Laurent Blanc, qui succèdera à Raymond Domench, à la tête des Bleus. L’arrivée de celui qu’on nomme ‘Président’ est attendu avec impatience du côté de la Fédération et d’autres acteurs du football français. Mais sera-t-il en mesure de mettre de l’ordre dans ces affaires, seul l’avenir le dira.


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