Roms : Sarkozy et la mauvaise image de la France

Déclarations démenties, prises de tête avec les Etats européens, Nicolas Sarkozy n’en finit plus de faire parler de lui sur le dossier des Roms. En se mettant presque toute l’Europe à dos (à part l’Italie), l’image de la France à l’étranger s’est rapidement dégradée. Comme si cela ne suffisait pas après l’histoire des Bleus en Afrique du Sud.

« Et si Nicolas Sarkozy devenait fou ? », se demande Fidel Castro. Nous pouvons nous poser la question, tant la situation française actuelle est inédite dans l’affaire des Roms. Bien sûr, le chef de l’Etat n’est pas la cause de tous les maux de ce dossier, mais il faut avouer qu’il ne met pas toutes les chances de son côté.

Nicolas Sarkozy a d’abord remis Viviane Redding, la commissaire européenne luxembourgeoise, à sa place. Elle qui avait fait un parallèle entre les expulsions en France et la Deuxième Guerre Mondiale s’est finalement excusée. C’est vrai, quoi, de quoi elle se mêle, celle-là ? Et puis, le « drame » : le fameux clash entre Nicolas Sarkozy et José Manuel Barroso, toujours sur le sujet du renvoi des Roms. Il y aurait eu un « échange très violent » entre les deux hommes, selon le Premier ministre bulgare Boyko Borissov. Bref, passons.

Le chef de l’Etat a ensuite annoncé la poursuite des fermetures des campements illicites, et a affirmé avoir reçu le soutien de l’Allemagne. Oui mais voilà, la Chancelière allemande Angela Merkel a tout de suite démentit, remettant ainsi en question les propos du Président français. Et ne parlons pas de la circulaire diffusée en août qui stigmatisait clairement les Roms, rapidement modifiée pour être conforme à la Constitution. Mince, on en a finalement parlé.

Conséquence directe de cette affaire : la presse nationale et internationale tournent en dérision et/ou attaquent la France, son dirigeant en tête. Souvenez-vous du titre de Marianne qualifiant Nicolas Sarkozy de « voyou de la république », de la Une du Point se demandant « cet homme est-il dangereux ?», ou le montage du quotidien anglais The Economist représentant Nicolas Sarkozy extrêmement petit accompagné du titre « l’incroyable président qui rétrécit ». Ils sont allés loin, mais ils ne sont pas les seuls. Le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung fustige le « désastre diplomatique » provoqué par le « turbulent président » (français, vous aviez compris). Alors que d’autres soulignent les « décisions irrationnelles » (La Repubblica) du gouvernement et du Président qui « tirent la France vers le bas » (Tribune d’Alger) et qui « attisent dangereusement les sentiments anti-immigrés » (New York Times).

L’image de la France en ressort donc ternie. Cette constatation a été confirmée avec le sondage publié ce weekend : 71% des français jugent que l’image de leur pays à l’étranger s’est dégradée ces dernières semaines. Et environ 56% des français ne soutiennent pas la position de la France sur les Roms. Désamour, quand tu nous tiens…


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