Centre Média Santé : un projet étudiant pour rapprocher la santé des étudiants

Du 24 juin au 1er juillet, le Campus des Arts et Métiers accueillent un espace éphémère « Média Santé ». Ce projet, mené par une équipe d’étudiants multidisciplinaire, s’inscrit dans les « projets d’innovation » du Centre Michel Serres et répond à une demande de l’entreprise H4D.

Fondé en 2013, le Centre Michel Serres regroupe 12 établissements. Il propose trois projets de formation : le master, le post master et le semestre. Le projet d’innovation santé de proximité a été développé dans le cadre d’un semestre, heSam Université étant conscient de la faible présence de services de santé dans les établissements universitaires.

La Société H4D, créée en 2008, travaille dans le domaine de la santé et se bat contre l’isolement sanitaire. A l’origine de la première cabine de permettant d’établir un bilan de prévention, elle est spécialisée dans le domaine de la télé-médecine. Elle a d’ailleurs remporté un Concours mondial de l’innovation.

L’entreprise désire également travailler sur l’innovation des services pour pouvoir entrer en communication de manière simple. Elle réfléchit à la façon dont elle pourrait travailler main dans la main avec les professionnels de santé. C’est donc naturellement qu’elle est devenue commanditaire du projet proposé par le centre Michel Serres.

En quatre mois, les neuf étudiants ont dû monter un projet s’inscrivant dans le thème « De la Ville Santé à la santé de proximité ».

Provenant de filières très diverses : filières scientifiques/techniques, artistiques et sciences humaines, ils ont pu mettre à profit la spécialisation de chacun. Ils ont été encadrés par un designer, un médecin, un maître de conférence, un designer et H4D, l’entreprise commanditaire.

Les étudiants sont partis du constat que d’ici 2025, le corps médical aura perdu 10% de ses effectifs tandis que la population aura crû. Le but était d’intégrer le projet dans un quartier et de rentrer dans le système de santé déjà existant afin de présenter un nouveau service utile et novateur.

Ce projet s’est concrétisé avec la mise en place d’un espace éphémère, « le centre Média Santé » au sein du Campus des Arts et Métiers de Paris. Il intègre la « Consult-Station » (télémédecine, téléassistance et téléconsultation) et propose différentes animations. Le projet se divise en trois parties. La première partie repose essentiellement sur des documents, vidéos et flyers, la deuxième sur un site internet et la troisième sur la télécabine.

Les étudiants ont voulu déjouer les codes de la communication sur la prévention de la santé. Ils les trouvaient trop « paternalistes », trop « culpabilisant ». Pour ce faire, ils ont exposé les slogans et les affiches de type INPES. Ils ont ensuite demandé aux autres étudiants ce qu’ils pensaient de ce genre de communication afin de les améliorer. L’équipe à l’origine du projet avoue sortir parfois du discours officiel de prévention et de sensibilisation (alcool, cannabis, nutrition, contraception), tout en essayant de rester sérieux.

Sur le site internet (www.centremediasante.fr), nous avons accès à plusieurs types d’informations. Les comportements à risque sont associés à des pathologies ou à des dysfonctionnements des organes. Par exemple, le comportement alimentaire influe sur le cœur, peut provoquer du diabète ou encore rendre obèse. Les internautes ont accès à une cartographie des cabinets médicaux à proximité (gynécologue, généraliste…) et de certaines pharmacies. Ce système permet d’établir un lien avec le quartier.

Vient ensuite le test de la cabine de télésanté ! Une voix nous guide et nous indique le protocole à suivre. Après avoir indiqué notre date de naissance, la machine prend notre taille, notre poids (calcule l’IMC), la tension artérielle, la fréquence cardiaque, l’oxygénation du sang… D’autres tests peuvent être effectués en visio avec un médecin.

Le patient reste propriétaire de ses données et la confidentialité est garantie. Il reçoit un ticket avec ses analyses, un code et un identifiant. Il peut ainsi se connecter sur le site jemesurveille.com et suivre l’évolution de son poids, de sa fréquence cardiaque…

Actuellement, le patient peut choisir entre le français et l’anglais. A terme, la télé-cabine proposera davantage de langues. Elle pourra mettre en relation le patient avec un médecin parlant sa langue maternelle.

Cette pratique est vue comme une étape pour initier ou renforcer le parcours de soin. Elle vise à aider les étudiants à redevenir acteurs de leur santé et non à remplacer les visites médicales.

A la fin de leur expérimentation, les étudiants à l’origine du projet doivent établir un protocole de recherche. Ils se basent sur des études de terrain, les entretiens quantitatifs mais aussi quelques entretiens qualitatifs avec des étudiants des Arts et Métiers, de la Sorbonne, de la fac de médecine, le personnel administratif…

Ils ont remarqué que deux groupes de personnes se distinguaient. D’un côté, celles qui se préoccupent de leur santé et se rendent régulièrement chez le médecin et de l’autre, celles qui l’ignorent. Ce rapport face à la médecine dépend beaucoup des parcours (maladie dans la jeunesse, déménagement…).

Cette expérimentation coïncide avec les oraux du concours des Arts et Métiers. Les 3000 candidats peuvent donc profiter de ces animations. A terme, ce service pourrait devenir permanent dans les campus, et même être utilisé dans d’autres lieux.

Que pensez-vous de ce projet ? Quel est votre rapport à la santé ? Pour quelles raisons vous rendez-vous chez le médecin ?


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