Mon premier emploi comme chargée d’études médias

Mordue du bocal, Laura, 22 ans et toutes ses dents, fait ses premiers pas dans l’univers (plus impitoyable que Dallas) de la télévision en travaillant dans le casting d’émissions de real-TV. C’est en suivant le master Médias et Publics de l’Institut Français de Presse (IFP), que l’étudiante francilienne se découvre une passion pour les études médias et ose candidater au poste d’apprentie-chargée d’études chez Marathon Média, une boîte de prod’ qui produit essentiellement des dessins animés. Pour Campus, Laura revient sur son parcours universitaire et professionnel.

Depuis l’obtention (avec mention s’il-vous-plaît) de mon bac ES jusqu’au master professionnel Médias et Publics de l’Institut Français de Presse, que je validerai (je croise les doigts) dans quelques mois, mon parcours universitaire me semble plutôt cohérent. C’est celui de l’info-com-type, que certains médisants rebaptisent cyniquement « nympho-conne » : un DUT info-com, option communication, puis une licence info-com et enfin, un master 1…roulements de tambour… info-com. Au cours de mes études, j’ai eu la chance de vivre des expériences professionnelles aussi passionnantes qu’enrichissantes et de trouver ainsi ma vocation : travailler, non pas sur les plateaux, mais dans les coulisses de la télévision.

C’est en 2009, au sein du service communication de la chaîne « catho » KTO, que j’ai découvert ce milieu fascinant. Puis, de la com’, je suis passée à la prod’. En 2011, je suis entrée chez Jim Prod., une minuscule boîte de production spécialisée dans le casting d’émissions de télé-réalité, dans laquelle j’ai remis les pieds en 2012. Le job de casteur m’a tout de suite plu ! Rencontrer des personnes parfois extravagantes, voire embarrassantes, mais toujours émouvantes, chasser des candidats potentiels dans les rues de Paris, mais surtout construire le premier maillon de la chaîne de production. Car c’est dans le casting d’une émission, qui plus est de télé-réalité, que se niche la clé de son succès.

Même si Les Anges, Koh Lanta, The Voice et bien d’autres émissions de real-TV, figurent, avec les Oréo et les Knackis, parmi mes péchés mignons, j’ai décidé d’abandonner Jim Productions pour Marathon. Une boîte de production dans laquelle je suis entrée, via mon réseau (pas un piston, mais un réseau que j’ai acquis à la sueur de mon front) comme apprentie-chargée d’études. Si, au début, j’étais anxieuse à l’idée de décrypter des audiences et de réaliser d’épais dossiers sur les programmes télé, mon responsable m’a immédiatement rassurée, en prenant le temps de me faire visiter les locaux, de me présenter aux employés de la boîte et de me former aux divers outils. C’est un ange ! Pas comme Nabila, hein.

Au cours d’une réunion entre « marathoniens » et partenaires américains, j’ai pu assister à une scène cocasse. Alors que mon responsable exposait (avec cravate et power point) les résultats d’une étude sur un nouveau programme, utilisant pour étayer sa présentation, l’habituel jargon de la télévision, l’un des Américains a levé la main pour poser une question : Qu’entendez-vous par « ménagère de moins de 50 ans » ? Pourquoi les hommes ne sont-ils pas intégrés dans les indicateurs d’audience ? Que répondre ? Que la France est un pays de machos où bobonne fait les courses quand monsieur traîne au bistrot ?

Plus sérieusement, ce premier emploi dans les études médias ne m’a pas seulement permis de questionner la pertinence de la « ménagère de moins de 50 ans », il m’a surtout confortée dans ma volonté de travailler dans les études médias et pourquoi pas, plus tard, dans la programmation. Car la télévision, capable du meilleur comme du pire, reste ma passion.

Crédits photo : Armin Jensen


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