Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : Master pro & recherche sur les Pratiques du développement, pays émergents et en développement

Les deux Masters 2, recherche, pays émergents et en développement et professionnel, pratiques du développement s’inscrivent dans un parcours de formation en géographie qui associe trois établissements d’ enseignement supérieur : l’université Paris1 Panthéon-Sorbonne, l’université Paris-Diderot et l’EPHE.

L’offre de formation en Master 2 fait suite à un niveau Master 1 qui est préparé indépendamment dans chacun des trois établissements ; cette construction « à deux étages » permet aux différentes équipes de regrouper leur force pour proposer deux parcours en Master 2. Le regroupement de l’ensemble des enseignants-chercheurs  et chercheurs appartenant à trois établissements universitaires,  à deux laboratoires (UMR PRODIG, laboratoire SEDET) offre aux étudiants une grande diversité et complémentarité des thématiques  scientifiques, des aires géographiques.

Présentation :

Les transformations actuelles du monde contemporain ont mis en évidence les mutations profondes et multiformes des pays « en développement ». Un certain nombre d’États décolle tandis que d’autres restent en marge des  mouvements de croissance et sont confrontés à des problèmes aigus de couverture des besoins primaires des populations. De façon significative, le remplacement fréquent de l’expression « le tiers monde » par « les tiers monde » souligne cette diversité. Ces évolutions invitent à revisiter les notions de « développement » et « pays en développement ». Un des objectifs du master est d’analyser les dynamiques à l’oeuvre dans l’ensemble des pays en développement dont les différenciations actuelles sont le produit. La définition du champ d’analyse est large allant de pays émergents d’Asie notamment la Corée du Sud, la Chine à des États appartenant aux PMA (comme plusieurs pays d’Afrique subsaharienne) afin de rendre compte d’un large éventail de cas possibles au sein de la thématique.

L’approche proposée est fondamentalement géographique, s’intéressant en priorité aux configurations spatiales, aux relations entre sociétés et environnement et à la diversité des processus spatiaux de développement. Il ne s’agit donc pas de se limiter à une approche purement socio-économique du « développement » mais d’analyser en priorité les multiples interactions entre les sociétés et leur espace.

La majorité des pays en développement appartient, partiellement ou en totalité, à des zones chaudes. S’il ne saurait être question d’analyser une « nature » indépendante d’une « culture » ni de s’en tenir à un déterminisme simplificateur, l’analyse géographique suppose une connaissance des interactions entre les milieux et leur interprétation par les sociétés. Dans ce contexte, les questions d’environnement sont centrales. Il importe de prendre en compte les interrelations entre les dynamiques écologiques liées aux activités humaines et les recompositions sociales et spatiales qui en résultent. La gestion des espaces et des ressources ouvre ainsi de nouvelles perspectives avec la notion de développement durable qui s’est progressivement imposée au monde en développement. La question de l’eau sous ses formes multiples (barrages sur les grands fleuves, irrigation des zones sèches, etc.), la mise en valeur des forêts tropicales avec ses conséquences écologiques, économiques, sociales ou politiques sont des domaines qui illustrent la diversité des thèmes et des échelles d’analyse.

Sur un autre plan, les pays en développement ne sauraient être pris isolement : les problématiques d’aménagement de l’espace, qu’elles qu’en soient les échelles, ne se comprennent pleinement que dans le contexte général de la mondialisation et de l’ensemble des relations entre le « Nord » et le « Sud ». La question est ainsi posée des articulations entre mondial et local dans le contexte des rapports inégaux hérités de l’histoire. L’expérience récente montre que les dynamiques actuelles ne sont pas indépendantes d’une histoire des sociétés et des territoires, de systèmes de valeur qu’expriment les cultures locales ou nationales, les modes d’organisations des territoires. Les dynamiques économiques s’ancrent dans des territoires chargés de culture et d’histoire qu’il convient également d’appréhender.

Ces dynamiques économiques doivent retenir toute l’attention. Elles s’accompagnent en effet d’une réorganisation de la production économique à l’échelle de la planète. Une place nouvelle est attribuée aux pays en développement dont un certain nombre, particulièrement en Asie, connaissent une croissance économique rapide liée au flux d’investissements étrangers, aux exportations de produits manufacturés et désormais aux délocalisations des activités de services. L’émergence d’une classe d’entrepreneurs dans les pays bénéficiant d’une forte croissance ainsi que l’élargissement considérable des couches moyennes qui l’accompagne  provoquent une hiérarchisation des pays et des territoires, entraînant bouleversements politiques et sociaux.

Aucun espace toutefois n’échappe à la mondialisation. Tandis que les sociétés et les espaces se recomposent, des revendications identitaires s’expriment avec une vigueur nouvelle faisant apparaître de nouveaux enjeux territoriaux. Cette double tendance, en apparence contradictoire entre ouverture au monde et repli appelle une analyse des dynamiques spatiales à l’oeuvre à différentes échelles. De la métropole internationale à l’espace villageois, des configurations territoriales nouvelles sont en train d’émerger, liées entre elles de façons multiples et parfois contradictoires : migrations internationales, échanges de biens, médias de toutes natures…

Les enseignements du master sont destinés à sensibiliser les étudiants tant aux problèmes communs qu’aux particularités de ces mondes en développement que distinguent les configurations spatiales, les orientations économiques, les organisations sociales, les systèmes politiques, les cultures.

L’approche des territoires suppose un fort bagage de connaissances sur ces espaces dans leurs points communs et leurs particularités, mais aussi un fort bagage méthodologique compte tenu de la complexité des questions qui se posent et de l’apport des nouveaux outils d’investigation à la recherche dans ces mondes. Ainsi, le recours aux images satellitaires devient un moyen essentiel d’analyse des données dans des pays où les statistiques ne sont pas toujours de bonne qualité. Les SIG sont un outil d’analyse autant que de prédiction qui peut faire passer la recherche fondamentale au stade opératoire. Le cinéma scientifique, grâce aux nouvelles technologies qui permettent un accès plus large qu’auparavant aux matériels et à la réalisation, apparaît comme un nouveau moyen d’expression de la recherche, au profit d’une approche renouvelée de la géographie.

C’est en tenant compte de l’ensemble de ces données que sont organisés les enseignements.

MASTER RECHERCHE

Le projet de spécialité de master recherche « Géographie des pays émergents et en développement » s’inscrit dans la continuité de la spécialité actuelle, reprend sa philosophie d’ensemble et tient compte des enseignements qu’on peut tirer de l’expérience en cours.

La formation offre des débouchés dans la recherche et l’enseignement supérieur et, de plus en plus, dans les bureaux d’étude et les administrations en relation avec le développement (notamment dans le cadre de la coopération décentralisée). Les liens étroits avec une formation plus axée sur les débouchés professionnels immédiats (spécialité de master pro « Géographie des pays émergents et en développement ») doit favoriser l’élargissement des débouchés vers des secteurs à la fois axés sur des compétences en matière de recherche de haut niveau et sur l’application professionnelle (recherche-développement…).

MASTER PRO

Les objectifs scientifiques du master pro sont identiques à ceux du master recherche « géographie des pays émergents et en développement ». Cette convergence est voulue : les projets de développement ne donnent pleinement leur efficacité que s’ils s’inscrivent dans un environnement local et dans un contexte mondial connus et maîtrisés par les promoteurs des projets. Mais la spécialité pro se singularise par l’importance accordée à la réflexion sur la mise en place de projets et l’acquisition de techniques et d’outils permettant la mise en oeuvre d’un authentique développement.

La formation offre des débouchés dans les bureaux d’étude et les administrations en lien avec le développement (notamment dans le cadre de la coopération décentralisée), ainsi que dans les ONG et dans toutes les structures qui s’occupent du développement : institutions internationales, agences, bureaux d’étude, etc. Les liens étroits avec une formation plus axée sur la recherche (spécialité de master recherche « Géographie des pays émergents et en développement ») doit favoriser l’élargissement des débouchés vers des secteurs à la fois axés sur des compétences en matière de recherche de haut niveau et sur l’application professionnelle (recherche-développement, études d’impact, montage de projets…).


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