Séjours linguistiques: partir étudier 8 mois en Allemagne

Depuis la création d’une union européenne, la France et l’Allemagne ont des relations privilégiées. Ce qui explique que de nombreux étudiants français apprennent l’allemand et partent en Allemagne. Clément, étudiant en école de commerce, est parti huit mois à Berlin pour perfectionner son niveau. Il raconte son expérience.

Je me présente, je m’appelle Clément, j’ai 21 ans. Après le bac (avec mention !), je suis directement entré en école de commerce, l’European Business School (EBS) de Paris. Ma première année s’est bien passée, sauf en allemand où je n’avais pas le niveau requis. L’école se voulant intransigeante sur le niveau de langue, je me suis retrouvé en année de CESURE pour apprendre à parler allemand [proposée dans les écoles de commerce et d’ingénieurs, l’année de CESURE permet d’interrompre ses études pendant un an pour effectuer un stage en entreprise ou partir à l’étranger, NDLR]. J’ai décidé de partir à Berlin, car les autres destinations telles que Munich, Dresden, ou même Hambourg me paraissaient trop sérieuses et chères, à l’image de Paris. Je voulais du dépaysement. Je suis donc parti 8 mois au total : 4 mois d’école de langue et 4 mois de travail. Je suis parti « seul ». J’y ai retrouvé deux camarades de promo qui étaient dans la même situation scolaire que moi mais je n’ai pas vraiment cherché à rester avec eux.

J’étais dans une école de langue peuplée de francophones et d’Américains, avec 4h30 de cours de langue par jour. J’y ai passé de super moments, mais sans pour autant parler allemand. En effet, le problème de Berlin c’est que tout le monde parle anglais et s’y tient… J’ai donc passé deux mois à « speaking English ». M’éloignant de mon objectif premier, j’ai décidé de jouer le jeu. Les débuts étaient laborieux (exigés par la langue…), quand vous essayez de parler en allemand on vous répond en anglais – voire pire, en français… -, il fallait presque que j’insiste pour réussir à rester en allemand. Bref, au bout de quelque temps j’ai commencé à rencontrer des allemands avec qui je  restais souvent et qui m’ont fait découvrir des trucs dingues !

Berlin est une ville où l’histoire est omniprésente, elle a une influence sur la façon de vivre des gens qui est à l’opposé de ce que l’on connaît à Paris. A Berlin, la vie étudiante est géniale et m’a rappelé l’Amérique sur certains points : tout ferme très tard, les routes sont grandes, les gens sont détendus. En revanche, à l’inverse des Etats-Unis, tu fais vraiment ce que tu veux quand tu veux. La vie nocturne est une merveille : des trains circulent toute la nuit, l’alcool n’est pas cher, les femmes sont belles… Par contre, c’est vrai que la première fois qu’on croise une mère de famille à la sortie de l’école avec une poussette et une bière à la main en pleine journée, ça déboussole.

Les Allemands ont une culture des parcs vraiment forte, ils y passent leur temps. Etre assis dans l’herbe du Mauerpark sur les coups de 15h le dimanche est la garantie de passer une bonne journée. On peut y voir des concerts jusqu’au coucher du soleil, des peintres, des jongleurs (avec des balles ou du feu), et le clou du spectacle est assuré par un karaoké en plein air. 2 000 personnes se pressent tous les dimanches pout y assister, c’est génial ! Un soir, une bande de potes avait installé une console de DJ, tous les spectateurs du karaoké s’étaient alors déplacés vers nous pour danser… Je n’avais jamais vu un truc pareil à Paris, sauf pour la Techno Parade ou d’autres gros évènements. Il ne faut pas oublier que Berlin est la ville de la musique électronique, les boites de nuit sont toutes plus dingues les unes que les autres ! Par exemple, trouver une table de ping-pong en plein milieu de la boite est tout à fait normal, les Allemands jouent beaucoup avec tout et n’importe quoi.

J’ai presque tout aimé de ce séjour, sauf la nourriture – à l’exception des Kebab (Dürüm) qui sont un niveau au-dessus des nôtres. Ce qu’il faut retenir de Berlin, c’est vraiment cette idée de liberté, « je fais ce que je veux quand je veux du moment que je ne dérange pas mon voisin ». J’ai retenu énormément de choses de ces 8 mois…. Vivre sans papa-maman m’a rendu autonome, par exemple. Je recommande vraiment l’Allemagne aux étudiants, ça devrait même être obligatoire d’y aller ! Par contre, le retour à Paris est difficile, on se rend compte que le fameux « fais pas ci, fais pas ça » français est une torture permanente.

Pour les étudiants désireux de s’y rendre, il y a peut-être deux ou trois choses à savoir : vous n’avez pas besoin d’énormément d’argent car la vie là-bas ne coûte rien, allez vivre dans les quartiers les moins touristiques possibles, le vélo est obligatoire, les contrôleurs de train sont en civil, n’allumez pas vos cigarettes avec une bougie. Et essayez de bien connaître vos cours d’histoire, ça pourrait vous éviter des drames (la chute du mur ne date par exemple que de 1989, la plupart d’entre vous étaient déjà nés) car là-bas, l’histoire ne s’oublie pas comme ça.


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