Luxe

Le secteur du Luxe est l’un des rares qui a été épargné (ou presque) par la crise financière. La consommation des produits de luxe n’a pas véritablement baissé et le marché du travail dans le secteur n’est pas complètement saturé et les profils recherchés sont très particuliers. C’est pourquoi, des formations spécialisées sont proposées aux étudiants qui désirent évoluer dans le monde du luxe et de l’opulence.

Nous sommes en 2011. Depuis quatre ans, le monde entier fait face à une crise sans précédent. Tous les secteurs de la finance et de l’industrie sont touchés. Tous ? Non ! Un secteur semble ne pas subir les répercussions de cette crise financière : le luxe. Défini dans le dictionnaire de l’Académie Française comme une dépense d’éclat, d’apparat, excessive et désordonnée, le luxe a été développé dès le 17e siècle par le ministre des Finances, Colbert qui tentait de trouver une solution pour renflouer le Trésor royal. Depuis le secteur s’est installé dans les mœurs françaises et compte aujourd’hui près de 170 000 employés. Le luxe français avec l’innovation et la créativité qui en découlent, tente de conserver son éminente place. Ceux qui s’engagent dans les métiers du luxe le font avec passion. « Travailler dans les métiers d’art, c’est souvent l’engagement d’une vie »,  témoigne Catherine Dumas, sénatrice de Paris, dans un rapport au premier ministre remis le 19 octobre 2009. Les métiers du luxe font rêver, mais que sont-ils exactement ?

Un savoir-faire précieux

Le secteur du luxe en France emploie tout d’abord des milliers d’artisans de divers corps de métiers qui sont au service de prestigieuses Maisons répertoriées dans la liste du Comité Colbert, association fondée en 1954 par Jean-Jacques Guerlain pour promouvoir les entreprises françaises du luxe. Le Comité Colbert réunit plus de cent trente métiers et cette diversité fait de lui le représentant absolu de la culture et de l’art de vivre « à la française » tant encensé à travers le monde. Ces métiers d’art constituent « l’essence du secteur du luxe français », explique Catherine Dumas. Aujourd’hui soixante-quinze maisons font partie du Comité Colbert. Elles couvrent une dizaine de domaines, de  la haute couture à la viticulture en passant par la parfumerie et l’édition. Toutes ces entreprises symbolisent près d’un quart du luxe mondial, soit 22,4 milliards de chiffre d’affaires au total.

Pourtant, le secteur peine à susciter des vocations. Mal connus, ces différents corps de métiers sont délaissés des étudiants. Le Comité Colbert tente déjà de promouvoir ces carrières « hors du commun » en organisant depuis quelques années, avec le rectorat de Paris, des visites dans les ateliers de ses « maisons ». Les entreprises ont beaucoup de difficultés pour recruter d’une part à cause de la course aux diplômes et aux études longues qui sévit dans le pays, mais aussi parce que les métiers manuels du luxe sont réellement atypiques et que ces formations sont accessibles directement après l’obtention du brevet des collèges à la fin de la troisième (CAP ou BEP). Néanmoins, il ne faut pas cantonner le luxe aux corps de métiers manuels qui sont à la base de la fabrication de ces produits. La spécificité qui caractérise ce secteur se retrouve aussi dans de nombreux cursus de vente, de marketing et de gestion.

Apprendre à vendre du rêve

Travailler dans le luxe ne se réduit pas à créer des vêtements, une paire d’escarpins ou une montre. Encore faut-il pouvoir vendre ce « produit », créer et développer l’image de la marque qui le commercialise, tout en garantissant la part de rêve qu’il se doit de représenter. Alors que le secteur repose évidemment sur les compétences d’un nombre compté d‘artisans spécialisés, il ne pourrait donc pas continuer à être viable sans les opérations marketing et la communication faites autour des marques. C’est pourquoi de nombreuses écoles –privées et publiques- proposent des cursus spécifiques pour travailler dans ce secteur.

En premier lieu, certaines formations « créatives » ont des filières spécialisées dans le luxe. Des écoles telles que l’Esmod, formant aux métiers de la mode, du stylisme à la conception textile, ont ouvert des cursus spécifiques de management au secteur du luxe. Petit bémol toutefois, les frais de scolarité du master management et marketing de la mode s’élève à 11 950 euros. D’autres formations plus larges existent. Par exemple, le MBA luxury brand management de l’Essec en partenariat avec le groupe de luxe LVMH. Les étudiants suivent durant ce cursus des cours sur le prêt-à-porter, la cosmétique, la parfumerie, l’horlogerie, la joaillerie, les vins ou l’hôtellerie et même l’automobile. Le coût de cette formation est de 32 000 euros. Seuls quarante étudiants –privilégiés- sont sélectionnés pour pouvoir suivre cette formation tous les ans.

Une école spécialisée existe même : l’Institut Supérieur de Marketing du Luxe. Cet établissement en partenariat avec Cartier, forme depuis plus de vingt ans, des élèves titulaires d’un baccalauréat (admissions jusqu’à Bac+3 pour la quatrième année) pour près de 12 500 euros par an aux spécificités du secteur. Ces formations –onéreuses- sont très réputées et appréciées sur le marché du travail. D’autres écoles privées comme Sup de Pub ou l’ISG propose quant à elles des MBA spécialisés accessible avec un bac+4. Il existe aussi des cursus publics en université mais ils sont encore rares. L’université de Marne-la-Vallée propose par exemple un master 2 en alternance de marketing du luxe qui permet aux étudiants de maîtriser en plus de la gestion de projet, la communication et la sociologie des produits de luxe. L’université de la Mode à Lyon a ouvert elle-aussi des formations adaptées au maximum aux demandes actuelles du marché en termes de stratégies d’entreprise tout en conservant une base créative centrée sur le monde des vêtements.

La multitude de formations proposées adaptées au secteur qui apparait depuis plusieurs décennies est une preuve de la demande du marché de trouver des agents de gestions et de marketing spécialisés qui rendront grâce aux produits dont il faut faire la promotion. Les acteurs de ce monde parallèle à la consommation de marché doivent continuellement vendre du rêve et ces spécificités se retrouvent autant dans les formations que sur le marché du travail. Une chose est sûre en revanche, de l’artisan qui façonne le produit au publicitaire qui s’emploiera à le vendre, tous ont en commun la passion des savoir-faire d’excellence et le respect de la somptuosité.


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