« Les Revenants » : la nouvelle série fantastique de Canal +

A la frontière de deux mondes, le visible où marchent les vivants et l’invisible où flottent les spectres, « Les Revenants » nous font croire aux miracles. L’auteur, Fabrice Gobert, prend un risque en introduisant la série française contemporaine – longtemps limitée aux comédies familiales et aux thrillers policiers – dans l’univers singulier du fantastique.

Dans une petite ville bordée par les montagnes – l’environnement inquiétant rappelle celui de « Twin Peaks », la série créée par David Lynch en 1990 – Camille, une jeune adolescente morte dans un accident de bus, revient chez elle trois ans plus tard, sans se douter que personne ne l’attend. Une femme remariée aperçoit son amant suicidé dans le reflet du miroir. Un vieil homme retrouve sa conjointe disparue trente-cinq ans plus tôt dans sa cuisine.

« Les Revenant » s’ouvrent sur une scène fascinante empreinte de poésie : un papillon mort conservé sous verre remue brusquement ses ailes, brise les parois de sa prison entomologique, puis s’envole. C’est un miracle subjuguant… Le premier d’une longue succession de résurrections miraculeuses. A l’instar des personnages de la série, les téléspectateurs assistent émerveillés – quoiqu’apeurés – au retour des morts.

Qui sont ces fantômes qui reviennent inexplicablement hanter les vivants ? Des zombies affamés qui déambulent, la chaire pourrie, les viscères exposés, la bave aux lèvres, dans les rues en quête de nourriture ? Des esprits malins qui torturent les vivants en prenant possession de leur foyer ? Non, « Les Revenants » ne s’inspirent pas de « The Walking Dead » ou « American Horror Story ».

Si la nouvelle série de Canal + se fraye un chemin insolite dans un genre hanté par les références, entre effroi et poésie, elle contourne systématiquement les clichés du film d’horreur et les codes du gore. Et les âmes errantes des « Revenants » sont belles – comme au jour de leur mort – et douces. Du moins en apparence…

L’œuvre de Fabrice Gobert, infiniment complexe, réserve aux spectateurs bien des surprises ! Les drames intimistes des personnages se fondent dans un thriller atmosphérique d’une puissance telle que « Les Revenants » fonctionnent sur nos cerveaux comme une drogue dure. Tous les ingrédients sont là pour que le spectateurs développent une douce addiction : un casting incroyable (Anne Consigny, Clotilde Hesme, Céline Sallette, etc.) une maîtrise narrative, un photographie superbe.

Vous avez aimez l’univers clos, ténébreux, fascinant de « Twin Peaks » ? Vous adorerez  « Les Revenants » ! Et vous ne serez pas le seul. Le premier épisode de la série, visionné lundi par 1,4 millions d’abonnés, a permis à Canal + d’enregistrer sa deuxième meilleure audience historique – après les « Borgia » – pour le lancement d’une série produite par la chaîne.

 


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