Sylvain Tesson : écrivain et grand voyageur

En cette rentrée littéraire 2011, l’offre est comme d’habitude foisonnante. Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, cet éternel baroudeur absorbe par la fraîcheur du regard qu’il porte sur le monde. Reculé de toute civilisation, il a passé six mois seul dans une cabane en Sibérie au bord d’un lac.

Grand voyageur, Sylvain Tesson, écrivain de 39 ans, décide de partir faire un voyage immobile. Son dernier ouvrage est né de cette aventure sédentaire. Un paradoxe? Non, un break de six mois où ses activités se résument à marcher, lire, pêcher, observer et…méditer, se confronter au vide de soi-même. Dans une cabane de 9m² au bord de l’immense lac Baïkal (dans le sud de la Sibérie, en Russie orientale), l’écrivain s’est simplement confronté au rythme de la nature : «  Le froid, le silence et la solitude sont des états qui se négocieront demain plus cher que l’or » écrit-il, « Sur une Terre surpeuplée, surchauffée, bruyante, une cabane forestière est l’eldorado  » .

Sylvain Tesson organise ses journées entre des activités intellectuelles et manuelles, sirotant de la vodka et fumant des cigares. De février à septembre 2010, entre des températures avoisinant les -30°, des sorties en kayak et quelques ascensions, il a tenu un journal intime racontant son exil sibérien. Son « journal de cabane » a ainsi donné naissance à Dans les forêts de Sibérie publié chez Gallimard. Et contrairement au film Into the Wild, l’histoire se termine bien. Des moments de bonheur jaillissent de cette vie rudimentaire.

L’homme, plongé dans l’isolement, à cinq heures de marche du premier voisin, porte une plume fine sur la condition humaine et la civilisation : « Rien ne me manque de ma vie d’avant. Rien. Ni mes biens, ni les miens. » Ces moments de vie, vécus avec la littérature pour seule compagne se sont révélés fructueux : « C’était une expérience de vie fondée sur le bonheur de la répétition. Quelle jouissance de vie ! Cela corrige l’autocritique et le sentiment d’être inutile à mes semblables ou au monde, mais j’avais la certitude de me nuire, non plus, à personne, si ce n’est à quelques moucherons ». Un roman vibrant d’émotion et de fantaisie, où ses états d’âme nous touchent et nous transportent.

« Dans les forêts de Sibérie » , Éditions Gallimard

Collection Blanche, 288 pages, 17,90 €

En librairie depuis le 1er septembre 2011

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