Le musée Jacquemart-André et l’exposition des peintres du XVIIème siècle.

Une demeure inoubliable aux œuvres d’art incalculables abritant en son cœur l’exposition Rubens, Poussin et les peintres du XVIIème siècle.

Une histoire de cœur et une exposition mémorable.

Sur le Boulevard Haussmann au cœur de Paris, à côté des Champs Elysées, se trouve, pour le touriste ou le parisien curieux de culture, le Musée Jacquemart-André qui expose à nos yeux émerveillés une des plus grande collection privée d’œuvres d’art de Paris. Dissimulée entre les murs de cette somptueuse demeure, la collection recèle des trésors. Construite à la fin du XIXème siècle par Edouard André et son épouse Nelly Jacquemart connue pour ses talents de portraitistes et tout les deux grands collectionneurs et amoureux de Venise, ils n’ont eu de cesse de parer leurs appartements de nouvelles œuvres d’art. Par ailleurs, en ce moment s’y tient l’exposition Rubens, Poussin et les peintres du XVIIème siècle. Une demeure magnifique, une collection magnifique, une exposition magnifique, il faut donc y aller.

Le rez-de-chaussée : entre œuvres d’art et réceptions.

En pénétrant dans le premier salon de la maison, on reste interdit devant la splendeur des peintures ovales de Boucher représentant Vénus et des Chardin se mêlant à des paysages de Canaletto. Mais il n’y pas que cela, les dimensions de la pièce aux couleurs chaudes, le parquet brun, le lustre flamboyant…nous sommes au cœur du rêve et de l’imagination. En passant dans le grand salon aux boiseries dorées, on ne peut que voyager en arrière et imaginer ces pièces un soir de réception. Les canapés, méridiennes, divans, causeuses, fauteuils et même tabourets remplissent le salon, un trouble sonore en parvient. Les hommes sont là dans leurs costumes sombres tranchant avec les robes pastel des femmes aux épaules nues et aux corsages ajustés de jabot ou de dentelles.  Les musiciens arrivent, on passe alors dans le salon de musique mitoyen, tapissé de brocart cramoisi où l’on retrouve accroché un petit portrait de Fragonard. Laissons là les invités et les musiciens et passons dans le jardin d’hiver au sol marbré de blanc, à la verrière lumineuse et au splendide escalier à double révolution, aérien, léger et dont l’image semble se propager à l’infini grâce aux miroirs qui l’entourent. Au bout de ce jardin se trouve le fumoir, petite pièce feutrée où les hommes se retrouvaient après le repas pour fumer un cigare devant un feu brulant dans la cheminée, assis dans des fauteuils et canapé au velours bordeaux. Encore une fois, le temps est en suspens.

Le premier étage : un accès à double révolution.

Il est temps alors de monter respectueusement cet escalier, imaginant le froufrou des robes d’époque sur les marches et le bruit des bottines. Arrivé au premier étage, on peut admirer une magnifique fresque de Tiepolo représentant la visite du futur roi Henri III en 1574, tout juste revenu de Pologne au procurateur Frédérigo Contarini. Puis on pénètre doucement dans l’éclatante salle des sculptures, abritant des œuvres italiennes des XVème et XVIème siècles d’artistes prestigieux : Donatello, Luca Della Robbia…

L’exposition actuelle, une richesse entre classique et baroque.

Puis on peut s’engager dans les salles de l’exposition Rubens, Poussin et les peintres du XVIIème siècle. On y arrive déjà rassasié de beauté mais ici on abandonne tout d’abord l’harmonie des œuvres classiques pour découvrir l’ardeur du courant baroque. L’exposition compte une soixantaine de tableaux provenant de collections privés et publiques. Elle présente aux visiteurs, deux mouvements artistiques qui ont vu le jour au XVIIème siècle : Rubens à la tête de la peinture baroque flamande et Poussin qui nous mène au cœur de l’école classique française.

Les œuvres exposées et les artistes croisés.

Au fil des œuvres, on découvre l’importance dans la France du XVIIème siècle de la peinture flamande, on y croise naturellement Rubens, mais également van Thulden, van Dyck, Pourbus et d’autres. La rencontre avec des artistes français tels que Lubin Baugin ou encore les Frères Nain est étonnante et nous prouve l’influence de cette école flamande. L’exposition nous offre un moment inoubliable allié à une découverte des partages artistiques entre la France et la Flandre. Rubens somptueux parmi ses peintres flamands grandement estimés en France laisse petit à petit la place aux peintures idéalisées de Poussin qui feront le chemin inverse jusqu’aux Flandres. Au travers les salons où sont exposées ces peintures, on se perd dans la poésie, le chatoiement, la lumière, la légèreté qui font le quotidien de ces artistes. Le XVIIème siècle, se révèle ici comme un grand et beau moment de partage artistique.


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