Bad Bad Things de Blundetto, le coup de maître de Max Guiguet!

Sorti cet été, Bad Bad Things est le premier album solo de Blundetto. Programmateur à Radio Nova de profession, Max Guiguet est un fou passionné de musique qui a su transformer un coup d’essai en un véritable coup de maître.

Il est avant tout un musicien touche à tout, un artisan hors-pair de la création musicale. Après le projet Vista le Vie et l’album « A Futuristic Family Film » chez F.com en 2005, Max Guiguet, le ‘gentil rebelle’ sort quelques 45 tours dans le rayon des bootlegs sous le sobriquet de Blundetto (en référence à l’anti-héros de la série Les Sopranos dont il est un inconditionnel). Mais l’aboutissement du projet solo de Blundetto, il le doit à son ami Jérôme Caron, alias Blackjoy, qui le pousse à aller au bout des choses. Fini les morceaux laissés en vrac et les suites d’idées que Max accumule dans son sampler sur cette fameuse session, ouverte un jour où il l’avait surement mauvaise et qu’il nomme Bad Bad Things sans savoir que, quelques années plus tard, cela deviendrait le titre de son premier ‘vrai’ album.

Un artisan de la musique

Début des années 2000, ce grand curieux goûte au DJ-ing mais la frénésie du monde de la nuit ne le convient pas tout à fait. « Au bout d’un moment, je me suis rendu compte que je n’étais pas tout à fait heureux dans ce monde là. Il y avait quelque chose qui me manquait. Je voulais me poser, prendre mon temps et faire en sorte que la musique m’embarque dans un autre espace temps » nous confie-t-il. Il passe donc des heures dans sa piaule, transformée en véritable laboratoire musical, pour chercher l’inspiration. Ses ingrédients, il va les chercher à la discothèque de Radio Nova, dont l’excellent goût musical n’a d’égal. Max ne s’en cache pas, il trouve souvent des idées chez les autres et ne se revendique pas « savant technicien » mais plus comme un « peintre » superposant ses couches de peinture sur une toile ou un « chimiste » manipulant des pistes dans un sampler.

Dans son ‘appartement atelier’ où il accueille ses copains zikos, Blundetto traque le bon groove, le bon tempo, la bonne tournerie pour ensuite les ajuster jusqu’à atteindre la composition idéale. « Tous mes titres se fabriquent ainsi, à partir d’une idée très simple que je tente d’étoffer ensuite, » assure-t-il.

« Cultiver le rare et le précieux »

Bad Bad Things (chez Heavenly Sweetness) est un Grand Mix de douze titres. « Pas une compile » précise Blundetto mais un album de « musiques » où se côtoient différents univers. Il est à la source de chacun de ces morceaux avant d’imaginer des collaborations qui pourrait embellir ses créations.  C’est là où il fait jouer sa culture musicale et son métier de programmateur n’y est pas pour rien. « Je voulais surtout travailler avec des gens qui me font vibrer. Blackjoy me pousse à rencontrer des pointures. Mais au début l’idée de partager avec ces grands noms quelque chose que j’ai bricolé tout seul dans mon coin me fait flipper…la peur d’être confronté à des gens que j’aime bien. Au final je fais des rencontres supers agréables qui se sont faites naturellement. C’est ce qui rend l’expérience Bad Bad Things encore plus riche. »

Le projet prend forme au fil des rencontres. General Elektriks, « l’ami », y contribue énormément en apportant sa touche personnelle au clavier sur trois morceaux avant de brancher Blundetto avec Lateef The Truthspeaker et Tommy Guerrero. Max a du mal à y croire. « Tommy Guerrero c’est un truc de fou. Quand j’étais petit je faisais du skate et c’était mon idole. Les murs de ma piaule étaient recouverts de ses posters. Et quand Hervé (General Elektriks) me dit qu’il est en vacances à Paris et cherche des plans pour jouer, j’ai eu un grand frisson dans tout le corps. Je vais à sa rencontre et je le kidnappe pour jouer tout un après midi ensemble. Une pure session musicale, » nous confie-t-il tout sourire.

Un brin exigeant, Blundetto, porté par sa philosophie de « cultiver le rare et le précieux » va chercher dans chacune de ces collaborations, le petit plus des autres pour assouvir sa recherche de la « compo idéale ». Shawn Lee pour la batterie, Chico Mann pour la guitare ou bien encore le Budos Band Horns pour les cuivres, Bad Bad Things a un véritable côté mystique amplifié par la participation de la frissonnante chanteuse berbère, Hindi Zahra, qui vient poser sa voix sur deux titres de l’album dont ‘Voices’, un bijou !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=AM1o-a83SfE[/youtube]

A l’image de son auteur, ce disque est un chef-d’œuvre musical indéfinissable à découvrir absolument. Conquis par l’expérience, le gentil ‘bad boy’ nous confie y avoir pris goût et lâche avec humilité une excellente nouvelle « Le deuxième est en route…j’espère pour l’année prochaine ! » C’est noté. Rendez-vous est pris !

Blundetto est sur MySpace. Son blog : sonidoblundetto.blogspot.com

Bad Bad Things (Label Heavenly Sweetness) – Sorti le 8 juin 2010

Photo de Yann Stoffer

blundetto_Bad Bad Things

La leçon de Blundetto:

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tRcurDvIH6Y&feature=related[/youtube]


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