Carlos, le terroriste, débarque dans les salles

Si certains cinéphiles attendent avec impatience la sortie ultra-médiatisée du troisième volet de la saga Twilight (Hésitation), d’autres attendent la sortie en salles, ce mercredi, de l’œuvre d’Olivier Assayas sur le terroriste vénézuélien Carlos.

L’ambitieux projet d’Olivier Assayas livre le portrait d’un des plus célèbres terroristes de la planète, Ilich Ramirez Sanchez, alias Carlos, connu pour divers attentats menés en Europe et son habileté à rester en clandestinité. Le réalisateur s’attaque à un mythe du terrorisme international et retrace le parcours du ‘chacal’ de son apparition dans les années 70 à son arrestation au Soudan en 1994. « Le choix était d’être factuel, de suivre Carlos sans complaisance, mais sans en faire un épouvantail, » précise Oliver Assayas. Qui était Carlos? Comment ses identités entrecroisées, superposées, s’articulent-elles, qui était-il avant de s’engager dans sa lutte sans fin ? C’est autour de ces questions que la fiction s’est construite.

Mais de sa prison de Poissy dans les Yvelines, Carlos a tout tenté pour faire interdire le film. Il avait attaqué la chaine Canal + qui avait diffusé le film en trois parties en mai dernier avant d’envoyer une lettre à l’autre Carlos, l’acteur Edgar Ramirez, qui l’incarne au cinéma. Une lettre dans laquelle il lui demande ceci : « Pourquoi, Edgar, acceptes-tu de travestir la vérité historique ? Pourquoi te prêtes-tu à une œuvre de propagande contre-révolutionnaire diffamant le plus connu des Ramírez ? » Visiblement mécontent du scénario retraçant une partie de sa vie, Carlos, le terroriste, conseille Edgar, l’acteur. « Ne laisse pas la gloire éphémère à la sauce Hollywood te faire tourner la tête », lui conseille-t-il, avant de souligner que lui, Carlos, « droit, intransigeant », a toujours « refusé de (se) vendre à l’empire décadent. »

Malgré ses 60 ans et ses 15 ans de prison en France, le terroriste vénézuélien n’a rien perdu de sa fâcheuse tendance à intimider les autres.

Au delà du portrait, c’est toute une page du terrorisme des années 70 et 80 en Europe et au Moyen-Orient que les auteurs ont retracé. « La trajectoire même de Carlos raconte une époque, celle d’avant la chute du mur de Berlin. Il a coagulé les visions de l’Est, du Proche et du Moyen-Orient avec les illusions de la génération post-soixante-huitarde », commente Daniel Leconte, le producteur du film.

Résumé :

Véritable mythe, Carlos a frayé avec l’ensemble du réseau terroriste mondial des années 1970 et 1980, de l’activisme pro-palestinien à l’Armée rouge japonaise. Il s’est imposé à la fois comme une figure de proue de l’extrême gauche romantique qu’en tant que mercenaire opportuniste. Manipulé aussi bien par les services secrets de pays arabes que par les pays occidentaux, il a construit sa propre organisation terroriste. Personnage complexe, il a « travaillé » pour tout le monde : le Front populaire de libération de la Palestine, la Syrie, la Libye, l’Irak et la Roumanie de Ceausescu.

Sortie au cinéma : le 7 juillet 2010

Regardez la bande annonce:

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