« jungle » de Calais

De la « jungle » de Calais à l’université : un an après

Il y a un an, le gouvernement prenait la décision de démanteler la « jungle » de Calais, où vivaient près de 7000 personnes réfugiées. C’est également à la même époque que 80 migrants, sélectionnés parmi plus de 200 candidats, ont pu rejoindre l’Université de Lille…

 

Après plusieurs mois passés dans la « jungle » et juste avant le démantèlement de celle-ci, 80 migrants ont quitté les lieux pour rejoindre le campus universitaire des facultés de Lille à Villeneuve-d’Ascq, en banlieue lilloise. Un projet à l’initiative d’un professeur de l’Université, et mené à bien en collaboration avec l’école laïque du chemin des Dunes et l’Auberge des migrants, comptant parmi les associations les plus actives au cœur de la « jungle » de Calais. Le but ? Permettre à ces étudiants réfugiés, auparavant avocat, vétérinaire, ingénieur ou encore mécanicien aéronautique, de bénéficier gratuitement de cours de français, afin de pouvoir suivre un cursus universitaire classique.

 

Des critères de sélection bien précis

 

Pour prétendre à ce programme d’insertion, les candidats ont dû remplir certains critères, comme avoir déjà été étudiants dans leur pays d’origine, souhaiter s’investir dans un projet professionnel correspondant aux formations proposées par l’université lilloise, et surtout vouloir s’installer sur le territoire français, et donc renoncer à l’Angleterre, point de chute initial des nombreux migrants bloqués dans la « jungle ».

 

Une fois sélectionnés, les 80 futurs étudiants, grâce aux fonds soulevés par les bénévoles, avec le soutien de l’Union européenne et de l’Agence universitaire de la Francophonie, se sont vus exonérés de leurs frais d’inscription et de restauration. Accueillis comme n’importe quels autres étudiants Erasmus, ils ont été rapidement soutenus par la population estudiantine de la faculté de Lille.

 

Aidés dans leur apprentissage du français, ils se sont tous montrés « extrêmement motivés, très dégourdis et étaient très fiers lors de leur inscription à l’université », témoigne Emmanuelle Jourdan-Chartier, l’une des porteuses du projet. Se considérant comme extrêmement chanceux, les jeunes migrants, aujourd’hui étudiants lillois, font en effet de nombreux efforts pour s’intégrer au plus vite dans leur nouvel environnement.

 

« jungle » de Calais

 

Après la « jungle » de Calais, l’université

 

Dictée, compréhension orale, lecture, exercices de prononciation… dans une salle de cours, en écoutant du Stromae ou en regardant en boucle des épisodes d’Hélène et les garçons (chacun ses méthodes, après tout !), les réfugiés de l’ex « jungle » de Calais se sont montrés très investis et très travailleurs dès leur intégration à l’université.

 

Après plusieurs mois d’apprentissage intensif du français, dispensés par des professeurs de Français langue étrangère (FLE), les 80 étudiants, logés à la cité universitaire, ont en majorité pu accéder à un cursus universitaire à la rentrée dernière, leur permettant d’apprendre ou réapprendre leur métier.

 

Ceux n’ayant pas pu atteindre un niveau de français suffisant pour rejoindre une formation universitaire ont quant à eux tout simplement redoublé ! « Ce ne seront pas les premiers étudiants à valider leur première année en deux ans », souligne Nathalie Euthuin, également porteuse du projet.


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