Obama: Happy birthday?

Il y a un an jour pour jour, Barack Obama était élu président des Etats-Unis. Avec lui, une grande vague d’espoir envahissait la planète. Un an après, Obama a placé ses pions mais les principaux dossiers n’ont pas encore avancé concrètement. Le bilan de ces 365 premiers jours.

 

« Yes we can! » Le 4 novembre dernier, un raz-de-marrée d’espoir se fracassait sur les Etats-Unis. Exit George W. Bush, place à Barack Obama. Premier président noir aux USA, l’ancien gouverneur de l’Illinois représentait bien plus qu’un symbole. Le nouveau chef du gouvernement américain arrivait surtout avec une vision du monde bien plus pacifiste et moins arrogante que son prédécesseur. Terminé la paranoïa post-11 septembre, place à la construction d’une nouvelle société américaine plus égalitaire, plus verte et moins meurtrière à travers le monde. Les idées sont toujours là. La volonté également. Mais les Etats-Unis ont un fonctionnement très lourd et donc des plus délicats à réformer. Les démocrates ont de plus une courte majorité au Sénat, ce qui complique les choses. Mais Obama n’est pas resté les bras croisés depuis un an. Le président américain a ainsi posé les bases de ses grands projets de campagne. La population attend encore leur mise en place concrète et jugera son bilan en fonction. En voici les principaux points. 

 

La réforme de la santé

 

C’est le grand défi d’Obama et de son gouvernement. Faire passer une réforme sur la couverture santé aux Etats-Unis va demander d’énormes tractations politiques ainsi qu’une excellente communication pour faire accepter le projet auprès de la population. Si 47 à 50 millions d’Américains sont dépourvus d’assurance-maladie, la tradition des couvertures privées est très ancrée dans les mentalités. Du coup, Obama doit la jouer finement. Face à lui, les républicains bien sûr mais aussi 20% d’élus démocrates conservateurs ainsi que le très puissant lobby des assureurs (lobby finançant massivement le parti démocrate). 

La majorité est donc loin d’être assurée dans ce dossier. Après moult hésitations, la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, vient de présenter un plan estimé à 900 milliards de dollars sur dix ans. Ce projet inclut la création d’une assurance-maladie publique (qui devra tout de même se plier aux prix exercés par les firmes privées pour ne pas faire de concurrence).  Cependant, cette nouvelle assurance-maladie permettrait à près de 36 millions d’Américains, aujourd’hui exclus du système de santé, d’être enfin protégés contre les maladies et les accidents. Obama souhaite un vote avant le 20 janvier 2010. 

 

Convaincre un républicain

Avant cette date, il devra s’assurer de pouvoir compter les 60 voix obligatoires au Sénat afin d’éviter le blocage de la loi. Ca n’est pas gagné puisque les démocrates ont 58 sièges et les républicains 40. Reste deux sénateurs indépendants dont Joe Lieberman, ex-démocrate, qui a d’ores et déjà affirmé qu’il voterait contre. Obama doit ainsi trouver l’appui d’au moins un républicain. Les négociations s’annoncent serrées.«Si c’est le cas, cela constituera indéniablement une victoire personnelle qui donnera une dimension très positive à son mandat», analyse Nicole Bacharan, spécialiste des Etats-Unis sur le site 20minutes.fr. 

 

Les émissions de carbone 

Autre point central de sa campagne électorale, la problématique du climat. A l’inverse de son cow-boy de prédécesseur, Barack Obama en avait fait sa priorité. Surtout que les Etats-Unis restent les très mauvais élèves de la planète en termes de consommation d’énergie. Mais là encore, faire bouger les choses n’est pas des plus aisés. Le Sénat n’a toujours pas accepté le texte proposant une diminution des émissions de carbone de 20% d’ici 2020. Sur le plan environnemental, Obama n’a donc encore aucune avancée à faire valoir.

 

La politique extérieure

Il a beau avoir reçu le prix Nobel de la paix, Barack Obama n’a pas encore inventé la baguette magique permettant de régler les problèmes internationaux, surtout au Proche-Orient. L’Afghanistan paraît la situation la plus problématique pour le gouvernement Outre-atlantique. Les militaires réclament 45 000 soldats en renfort. Les envoyer serait prendre le risque de s’embourber dans une guerre beaucoup trop meurtrière et surtout interminable. Il va pourtant devoir choisir et ce, dans les plus brefs délais. Ici se joue certainement le principal défi de son mandat en politique extérieure. Sa volonté pacifiste n’est pour l’instant pas suffisante à sortir du bourbier laissé par W.Bush.

 

Barack Obama n’a donc pas chômé depuis un an. Fini l’image du magicien qui va régler tous les problèmes à coups de sourires et de volonté. Place au laborieux, au travailleur, au négociateur et au diplomate. Malgré la crise économique, il a en tout cas conserver cette volonté de faire avancer les choses et n’a pas oublié ses promesses de campagne. C’est déjà un beau cadeau d’anniversaire… 

 


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