Jacqueline Sauvage : sa famille va demander la grâce présidentielle

Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage a tué son mari, Norbert Marot d’un coup de fusil dans le dos. Elle a ainsi mis fin à un calvaire de 40 ans : depuis son mariage se sont succédés les violences, les tortures, les humiliations envers elle et ses filles. Les tentatives de plainte sont restées lettre morte et celles de fuite ont toujours échoué. Même ses voisins le trouvaient dangereux.

Condamnée à dix ans de prison

Jugée pour homicide volontaire en décembre, elle plaide la légitime défense. Le récit de la plaignante et de ses filles est difficilement soutenable. Néanmoins, le tribunal considère qu’il ne s’agit pas de légitime défense. Pour lui, ce principe n’est valable que quand la vie de quelqu’un est directement en danger, ce qui n’était pas vraiment le cas de jacqueline sauvage au moment des faits : son mari l’avait violemment frappée, mais quelques heures auparavant.

Le verdict a surpris car il outrepassait les demandes de l’avocat général : dix ans de prison. Jacqueline Sauvage ayant déjà passé un certain temps en prison depuis la mort de Norbert Marot et étant une détenue modèle, elle aurait pu sortir libre sous liberté conditionnelle. Au lieu de cela, elle peut espérer l’obtenir, au mieux, en juin 2018.

Une campagne de soutien

La décision de la justice a fait du bruit. Certaines associations féministes, les Dé-Chaînées en tête, contestent le jugement qu’elles trouvent injuste. Pour elles, il s’agissait bel et bien de légitime défense et ne pas le prendre en considération comme l’a fait le tribunal montre une grave méconnaissance des mécanismes d’écrasement psychologiques de la violence conjugale.

Elles ont notamment lancé une collecte pour lui permettre de se procurer plus facilement de quoi faciliter sa vie en prison (beaucoup de produits de première nécessité sont payants et chers en prison), ainsi qu’une pétition qui a obtenu 370 000 signatures pour réclamer à François Hollande de gracier Jacqueline sauvage.

La grâce présidentielle ?

En effet, la loi prévoit que le Président de la République a le pouvoir d’exempter un détenu d’effectuer sa peine en accord avec le Garde des Sceaux. François Hollande a toujours pris ses distances avec le principe de grâce présidentielle qui ne correspondrait pas à sa vision du pouvoir. En effet, cela donne au Président un pouvoir assez arbitraire. Néanmoins, il affirme que la mobilisation « a bien été entendue » et doit rencontrer les deux filles et l’avocate de Jacqueline sauvage dans la journée. Une affaire à suivre, donc.


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