Droits de l’Homme : la maire de Lampedusa primée

Le prix Simone de Beauvoir récompense chaque année une personne œuvrant pour promouvoir l’égalité entre hommes et femmes. Cette année, c’est Giusi Nicolini, la maire de Lampedusa en Italie qui a été primée.

Un combat pour la dignité

Lampedusa, sur la côte italienne, est tristement célèbre pour les nombreux désastres humains qui y ont eu lieu. En effet, beaucoup de bateaux de migrants clandestins comptent débarquer en Europe à cet endroit, mais en raison des conditions du trajet, certains n’y parviennent pas et les morts sont nombreux.

Giusi Nicolini, elle, lutte pour que l’accueil de ces personnes soit fait dans la dignité, ce qui est loin d’être gagné vu l’indifférence de l’Union Européene et de la communauté internationale. Selon elle « La migration est la méthode la plus ancienne et la plus efficace pour survivre. Et à Lampedusa, on expérimente à quel point les droits humains sont bafoués, ceux des migrants et ceux de la population locale. » Elle se démène pour obtenir une reconnaissance de son combat, notamment auprès des instances de l’Union Européene

L’inaction européene.

Selon Giusi Nicolini, « La politique européenne est hypocrite, elle est bien plus attentive à protéger les frontières qu’à construire un projet commun solidaire et humain. » En effet, si la difficult de la situation à Lampedusa est connue depuis longtemps, très peu de mesures importantes ont été prises, faute pour les pays de réussir à s’entendre sur une politique migratoire commune. Là où certains comme l’Allemagne considèrent l’accueil des migrants comme un devoir, d’autres comme l’Autriche ou la France préfèrent le repli sur soi. On connaît les conditions dans laquelle la France accueille ses migrants, au travers des nombreux reportages sur la « jungle de Calais » : des tentes dans le froid et la boue, l’interdiction de construire quoi que ce soit en dur, le manque d’accès à des denrées élémentaires, l’approvisionnement pris en charge tant bien que mal par la société civile…

Ce prix représente la reconnaissance à la fois du combat acharné de Giusi Nicolini (surnomée « la lionne » par ses collaborateurs) et d’une situation contraire aux droits humains que l’Europe laisse s’installer et s’envenimer. Peut-être ce début de reconnaissance va-t-il impulser un début de réaction de la Commission.


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