Manifestation des syndicats de police : ils défilent sous les fenêtres de la garde des Sceaux

Les policiers se sont mobilisés ce mercredi 14 octobre aux alentours de midi, en particulier à Paris, et dans toute la France. Ils sont décidé de manifester sur la place Vendôme, sous les fenêtres de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, car ils se considèrent peu ou mal soutenus par la justice et par les autorités. Et la mobilisation est réussie. Il y avait plusieurs milliers de personnes dans toute la France, 7 500 sous les fenêtres de Madame Taubira. Des pétards ont éclaté et des fumigènes ont été allumés par les policiers en colère. « L’image est inhabituelle. Une telle manifestation est rarissime. La dernière fois que tous les syndicats de police étaient réunis de cette manière, c’était en 2001 », a signalé le reporter pour le Journal Télévisé de 13 heures de France 2.

Des policiers excédés

« Nous manquons de moyens, nous manquons d’effectifs, nous manquons de clarifications sur les missions et nous souhaitons une politique pénale qui soit coordonnée avec ce qu’on nous demande de faire sur le terrain tous les jours », explique à France 2, Jean-Claude Delage, du syndicat Alliance police nationale.

Les fonctionnaires de police reprochent « l’excès de clémence » des magistrats. Leur colère a explosé la semaine dernière, quand un détenu en cavale après une permission de sortie, a gravement blessé l’un des leurs pendant une fusillade en Seine-Saint-Denis.

Le lieutenant Didier Rendu, lui, a été agressé lors d’une interpellation l’année dernière et a été arrêté pendant trois mois. Son agresseur n’a été condamné qu’à quatre mois de prison avec sursis. « Ça vous laisse un sentiment d’aigreur lorsque vous voyez cet individu sortir du tribunal et vous regarder avec un sourire », confie le policier toujours à France 2.

Le fossé entre la police et la justice se creuse. « On est capable d’interpeller, dans le même mois, quatre à cinq fois la même personne », déclare Jessica Palayer, gardienne de la paix. La multiplication des opérations de surveillance, notamment depuis les attentats de janvier, provoque davantage de fatigue. « On ne peut pas tout faire », assure Edouard Cousin, lui aussi gardien de la paix.

Des réformes de la part du gouvernement

Après la mobilisation des syndicats de police et de gendarmerie mercredi 14 octobre, le Premier ministre a annoncé une série de mesures pour tenter d’endiguer la hausse des violences, en présence de Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira. Le chef du gouvernement a réaffirmé l’attachement de l’exécutif à lutter contre contre la grande délinquance : « La police et la justice sont les priorités du quinquennat de François Hollande. » a déclaré le Premier Ministre.

Monsieur Valls a notamment parlé d’une série de réformes, notamment pour faciliter le travail des forces de l’ordre et des magistrats comme la création d’un procès verbal unique à la fin des gardes à vue. Il a aussi parlé de la création d’une plateforme téléphonique pour aider les enquêteurs, dans leurs recherches d’avocat, d’interprètes ou de médecin par exemple. Dans la lutte contre le trafic et la détention d’armes à feu, le Premier Ministre a suggéré que les peines encourues pour la détention d’armes à feu passent de 3 ans à 5 ans.

 


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