Hongrie : Viktor Orban plaide devant le parlement européen

Depuis quelques temps, la Hongrie inquiète l’Union européenne : peine de mort, immigration… Mardi 19 mai, le Parlement européen avait prévu discuter du cas de la Hongrie lors de son assemblée plénière à Strasbourg. Les représentants du Conseil européen, de la Commission et les eurodéputés ont été invités à prendre la parole en réaction aux dernières déclarations hongroises.

Mais ils n’ont pas été les seuls à s’exprimer… Viktor Orban, Premier ministre de la Hongrie s’est invité au dernier moment dans l’hémicycle. Il s’est choisi un public de choix pour se défendre point par point.

Il a mis en avant la « liberté de pensée », le droit de débattre. Il trouve que les sanctions envers les délinquants de son pays ne sont pas assez efficaces et il ne voit pas de mal à ouvrir un débat sur la peine capitale

Petit problème quand même, dans la Charte des droits fondamentaux de l’UE de 2000, rattachée aux Traités de Lisbonne, l’article 2 interdit la pratique de la peine de mort :

« Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté » (Chapitre Dignité-Droit à la vie).

En adhérant à l’UE en 2004, la Hongrie s’est engagée à respecter les critères d’entrée. Lors de son adhésions, la peine de mort était d’ailleurs abolie depuis près de 14 ans (1990).

Quant à l’immigration économique, Viktor Orban explique la Hongrie n’a pas assez de travail pour permettre aux migrants une vie meilleure…

Le centre et la gauche du Parlement européen ont vivement critiqué la politique actuelle de la Hongrie. Certains députés hongrois ont même indiqué que le Premier ministre ne représentait par leur pays. Par contre, les membres du PPE, groupe majoritaire au Parlement, ont été divisés sur le sujet…

Si la Hongrie réintroduisait la peine de mort, des sanctions devraient être mises en place. Selon l’article 7 du TUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne), un État membre peut être suspendu si une « violation grave […] des valeurs » est à craindre, les valeurs étant citées à l’article 1 bis :

« L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’Etat de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Parfois, relire l’article 1 bis ne fait pas de mal…


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