Euro députés : ils répondent aux questions des lycéens ! Partie 1

Le 4 mai, 135 lycéens issus pour la plupart de filières professionnelles se sont réunis pour poser des questions à leurs eurodéputés dans le cadre d’un débat sur l’emploi et l’avenir des jeunes en Europe. Celles-ci portent sur les secteurs qui recrutent, la libre circulation des personnes ou encore les disparités salariales au sein de l’Union européenne.

Dans le cadre de la fête de l’Europe (9 mai), nous vous proposons un aperçu des questions et des réponses du débat. Pour la suite, il faudra attendre demain !

Voici les premières questions :

Lycée Jean Jaurès
Les lycéens se demandent s’il existe un équivalent de pôle emploi au niveau européen…

Il existe un réseau Eures qui peut aider à trouver un stage ou des financements dans certains cas (si on a dégoté un entretien, on peut se faire rembourser les frais de déplacement).
Malgré le chômage, de nombreux emplois restent vacants. L’une des raisons est le décalage entre les qualifications et les emplois, mais aussi le manque de mobilité.
Pascal Durand explique qu’au sein de l’UE, on se pose effectivement la question de la création d’une garantie chômage européenne. Le problème de toujours reste la question d’un budget ridicule face à la grandeur des enjeux. En effet, le budget européen est dérisoire, représentant à peine 1% du PIB. Aux États-Unis, le budget fédéral représente 17% du PIB. Quand le budget est aussi faible, on l’utilise avec parcimonie.

Le député du centre renchérit « le Plan Juncker, c’est comment faire plus avec moins« . Il constate le déficit d’investissement depuis 10 ans. Avec le plan Juncker, l‘UE demande aux investisseurs privés d’investir en offrant sa garantie. Une partie est destinée aux PME.
Elisabeth Morin-Chartier défend son combat contre les chefs d’Etat de droite et de gauche qui voulaient réduire les fonds fléchés sur le capital humain. Elle a participé à 28 trilogues pour garder le FSE (fonds social européen). Le Parlement s’est donc opposé aux chefs d’état et de gouvernement qui voulaient se concentrer sur le « béton« .
La Garantie jeunesse de l’Union européenne a été mise en place pour aider les jeunes à entrer dans le monde du travail. Elle est sensée agir comme un maillon opérationnel entre la formation académique et le monde du travail. Aucun jeune entre 18 et 25 ans ne doit être laissé sans formation, sans stage ou sans emploi pendant plus de quatre mois. Pascal Durand suggère de conditionner les aides aux entreprises en prenant en compte le nombre de jeunes employés.

Lycée Montauban de Bretagne
Le lycée s’interroge sur la libre circulation, favorise-t-elle les pays les plus ou les moins développés ?
Les droits de cotisation sont-ils transférables en France, une fois de retour ?

Selon Jean Arthuis, il faudrait arriver à une convergence des droits du travail. D’un pays à l’autre, la couverture sociale et l’assurance diffèrent. Seul le droit à la retraite est transférable après 3 ans de travail dans un État membre.
Isabelle Thomas explique que le chômage incite les jeunes à partir. Les Espagnols et les Portugais partent volontiers en Amérique latine, les Grecs en Allemagne ou aux États-Unis. Plus les jeunes sont diplômés, plus ils vont tenter leur chance dans les pays où il y a des perspectives de carrière. Les pays où les salaires sont les plus élevés voient donc arriver les travailleurs les plus qualifiés alors que les pays en crise voient partir les jeunes les plus qualifiés. ..
Elisabeth Morin-Chartier précise que le problème réside aussi dans le fait que les jeunes ne reviennent pas dans leur pays.  On assiste donc à un double mouvement : les entreprises de l’ouest veulent profiter des bas salaires et les travailleurs quittent les pays à bas salaires vers des pays à plus hauts salaires.

Isabelle Thomas rappelle les différences du coût du travail entre la Bulgarie, qui a le coût salarial le plus bas (3,5€ l’heure) et la Belgique (39€ l’heure).
Quant à Jean Arthuis, il s’élève contre euroscepticisme ambiant qui freine les États dans leurs mesures en faveur d’une Europe plus forte et fédérale : « l’ Europe est une addition d’égoïsmes nationaux« , pourtant « seule l’Europe peut nous permettre de préserver nos intérêts« …
Pascal Durand fait part de son souhait de valoriser les années passées à l’étranger comme un Diplôme supérieur.

Lycée maritime de Saint-Malo
Ce lycée de Saint-Malo s’interroge sur les Énergies marines et les métiers qu’elles pourraient créer…

L‘UE reconnaît le besoin d’amorcer la transition énergétique, notamment grâce aux énergies marines : éolienne, hydrolienne, énergies des vagues et énergies des mers chaudes… Cela représente un potentiel énorme mais selon Isabelle Thomas, les Européens ne sont pas encore prêts à cause du manque de formation et d’investissement appropriés.
En Europe, l’Écosse est en avance sur les hydroliennes et les énergies des vagues. Sur la mer baltique, le Danemark et l’Allemagne font partie des leaders de l’énergie éolienne.
Elisabeth Morin-Chartier ajoute qu’elle a fait des amendements pour que les formations suivent les investissements prévus par le plan Juncker.
Selon Jean Arthuis, tout doit être fait pour assurer notre autonomie énergétique. Mais même si le plan Juncker essaie de financer les investissements, il faut que les États aient le courage de passer à l’action.
« L’Europe nous aidera et tout repli nationaliste est une impasse. » conclut-il.
Pascal Durand insiste, il faudrait définir l’intérêt général européen et dépasser nos simples intérêts nationaux…

 


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