Don du sang : les homosexuels pourront-ils bientôt faire un don ?

Marisol Touraine a annoncé la modification du questionnaire pour le don du sang. Depuis 1983, l’homosexualité masculine fait partie des contre-indications. La ministre de la Santé a expliqué que l’orientation sexuelle ne devait pas être vue comme un critère d’exclusion. Elle veut s’assurer qu’en cas de lever de l’interdiction, le risque encouru lors des transfusions n’augmente pas. Les associations de défenses des droits des homosexuels réclament depuis longtemps la fin de cette interdiction, considérée comme une discrimination.

Le CCNE (Comité consultatif national d’éthique), saisi par la ministre, devrait rendre son avis d’ici quelques jours.

Les experts devront déterminer les critères. Quels seront-ils ? Abstinence ? Partenaire unique ? Et pendant combien de temps ?

Une directive européenne de 2004 invite à exclure les personnes dont les pratiques sexuelles constitueraient un risque pour le don du sang, sans pour autant viser les homosexuels masculins. Outre-Manche, ils doivent faire abstinence pendant un an avant de procéder aux dons, en Espagne 6 mois, en Italie 4 mois… Au Canada, les homosexuels masculins doivent attendre 5 ans !

Pourquoi les homosexuels sont-ils exclus du don du sang ?

Les autorités sanitaires considèrent cette exclusion comme une mesure de protection. En 2010, le nombre de nouveaux cas de VIH s’élevait à 6 pour 100 000 chez les hétérosexuels et 758 pour 100 000 chez les homosexuels masculins (Données INVS, Institut de veille sanitaire). Les homosexuels masculins ont donc 200 fois plus de risque d’être exposés au virus que les hétérosexuels ou les homosexuelles.

Sur le nombre de personnes atteintes du Sida, le nombre d’hommes ayant eu des partenaires sexuels masculins est 65 fois plus élevés que celui des hétérosexuels.

Selon l’INVS, le risque d’une contamination par transfusion pourrait être multiplié par 4 si les hommes homosexuels donnaient leur sang.

Comme pour les hétérosexuels, ce sont les nouvelles contaminations qui sont les plus dangereuses. Les personnes ne savent pas encore qu’elles ont été contaminées par le VIH. Même si le sang donné est testé, les analyses ne peuvent pas en déceler la trace les 10 jours (voire 20) suivant la contamination.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés