Médecins : leur colère a-t-elle (enfin) été entendue ?

Les professionnels de la santé de toutes générations étaient nombreux à se déplacer à Paris dimanche 15 mars. Entre 19 000 (selon la police) et 40 000 (selon les organisateurs) médecins, spécialistes, internes, infirmiers, dentistes… se sont unis sous le slogan « Non au projet de loi de santé-tous unis pour la santé de demain ». Partant de Denfert-Rochereau, ils ont gagné le ministère de la santé dans le 7ème arrondissement.

Des dizaines de syndicats de médecins libéraux se sont exprimés contre le projet de loi de Marisol Touraine. Si leurs revendications n’étaient pas toutes identiques, ils réclamaient le retrait du texte de loi et regrettaient le manque de concertation et d’écoute de leur ministère.

A l’origine, la loi devait mettre en place des mesures fortes contre le tabagisme, sur la consommation de drogue ou la prévention. Peu à peu, des articles sont venus grossir la loi, provoquant le mécontentement du corps médical.

La généralisation du tiers payant est montrée du doigt. Les patients n’auront plus à avancer l’argent. Le praticien sera directement payé par les mutuelles et l’Assurance maladie. Les médecins redoutent de ne pas être payés ou que les délais soient trop longs, et surtout d’être inondés de travail administratif.

Certains médecins craignent également que les mutuelles ne prennent une place trop importante dans la santé, allant jusqu’à dire que la qualité des soins dispensés au patient dépendra de son revenu.

Autre sujet de mécontentement, la loi prévoit également que les pharmaciens puissent vacciner.

L’ISNI, syndicat des internes, rejette aussi l’exclusion de la médecine libérale spécialisée de la formation et la carte sanitaire sur l’installation des jeunes médecins et sur l’organisation des médecins en exercice.

Selon les sondages menés ces derniers jours, les Français se disent solidaires à la réaction des médecins mais favorables à la généralisation du tiers payant. Les associations de malades soutiennent le projet de loi.

L’examen du texte de loi doit débuter le 17 mars en commission.
Que va-t-il se passer ? Un retrait du texte semble difficilement envisageable. Y aura-t-il des modifications ?
Marisol Touraine a annoncé avoir déposé quelques amendements. Cependant, elle a également expliqué le projet de loi sera soumis à une procédure accélérée (une seule lecture par chambre).


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