James Foley: une dernière lettre qui en dit long !

Les parents de James Foley, le journaliste exécuté le 20 Aout dernier, ont décidé de publier une lettre posthume de leur fils sur Facebook.

James Foley est resté otage du groupuscule Etat Islamique pendant 5 mois. Pendant sa captivité, le journaliste se fait confisquer ses lettres. Malin, l’américain a dicté un de ses textes à sa co-geôlière. Libérée, quelque temps plus tard, la jeune femme a pu la répéter à la mère du photo- journaliste.

Ce qui frappe en lisant cette lettre est l’espoir qui animait le reporter de 40 ans.« Je me rappelle quand nous allions au centre commercial avec papa et les longues promenades à vélo avec maman. Je me souviens de tellement de bons moments passés en famille, qui me permettent de m’évader de cette prison. Ces rêves avec ma famille et mes amis m’emportent et remplissent mon cœur de joie. Je sais que vous priez pour moi, et je suis tellement reconnaissant. Je vous sens près de moi. Je prie pour que vous restiez forts et gardiez confiance. Même dans cette obscurité, je sens que je peux vous toucher quand je prie. »

James Foley décrit son quotidien entre horreur et solidarité.  » Nous sommes dix-huit dans la même cellule, ce qui m’a beaucoup aidé. Nous avons eu des discussions sans fin, au sujet de films, de futilités et de sport. Nous jouons à des petits jeux fabriqués avec ce que nous trouvons dans notre cellule. Nous avons trouvé le moyen de jouer aux dames, aux échecs, à Risk… et nous avons organisé des compétitions, passant des journées à préparer des tactiques pour les jours à venir. Jouer ensemble et apprendre les uns des autres nous a aidés à passer le temps. Ils ont vraiment été d’un grand soutien. On se raconte des histoires et on rit ensemble afin de détendre l’atmosphère. » Il tente cependant de rassurer ses proches.  « J’ai connu des jours avec et des jours sans. Nous sommes tellement reconnaissants quand quelqu’un est libéré. Mais bien sûr, nous aspirons à notre propre libération. Nous essayons de nous encourager les uns les autres, et de partager de la force. Nous sommes maintenant mieux nourris, et tous les jours. Nous avons du thé, parfois du café. J’ai repris presque tout le poids que j’avais perdu l’an dernier. »

A la fin de cette lettre émouvante, il adresse un mot à chacun des membres de sa famille avec humour. « Je pense beaucoup à mes frères et sœurs. Je me souviens qu’on jouait au loup dans le noir avec Michael et à tellement d’autres aventures. (…) Ça me fait tellement plaisir quand je repense à eux. S’il me reste encore de l’argent sur mon compte en banque, j’aimerais qu’il soit destiné à Michael et à Matthew. (…) Grand-mère, Prends tes médicaments, fais des marches, et continue à danser. J’ai l’intention de t’emmener chez Margarita quand je serai à la maison. Reste forte, parce que je vais avoir besoin de ton aide pour reprendre possession de ma vie. »

John et Diane Foley espèrent que leur fils devienne un exemple pour défendre la liberté de la presse et la paix dans le monde.


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