Démission d’un ambassadeur : le quai d’Orsay accusé de racisme

Zair Kedadouche, ambassadeur de France auprès de la principauté d’Andorre accuse. « C’est au ministère des Affaires étrangères que j’ai rencontré le racisme le plus abject» a-t-il déclaré dans une lettre relayée par France Info et adressée au président François Hollande expliquant les causes de sa démission du quai d’Orsay.

Né à Tourcoing, cet ex-footballer d’origine algérienne a grandi en Seine-Saint-Denis, aux abords d’Aubervilliers. Suite au second tour de l’élection présidentielle de 2012, il a été nommé au poste d’ambassadeur suite à de nombreuses expériences dans divers cabinets ministériels.

Mais aujourd’hui, l’homme issu de la « méritocratie républicaine » accuse l’administration du quai d’Orsay d’avoir notamment «couvert des propos racistes et commis une infraction grave». Zair Kedadouche compte porter l’affaire en justice et a d’ailleurs déclaré après avoir saisi le Défenseur des droits «Je dépose une plainte auprès du Procureur de la République pour comportements racistes et discriminations sociales et traitement différencié d’un fonctionnaire». L’ambassadeur a indiqué être prêt à aller «jusqu’à la Cour européenne» des droits de l’Homme.

L’homme politique s’indigne dans sa lettre et explique que «M’appelant Zair Kedadouche, des affectations de postes m’ont été interdites» comme notamment une première nomination comme consul général de France prévue à Anvers, refusée car son nom arabe «serait une erreur de casting au regard de l’importance de l’extrême-droite en Flandres» ou pourrait «être ressentie comme une provocation au regard de la communauté juive importante à Anvers».

D’après l’ambassadeur, le quai d’Orsay couvre, et donc cautionne, tous ces faits en profitant « de la terrible omerta » à laquelle sont soumis les diplomates. Il dénonce également des humiliations racistes de ses collègues. Il cite par exemple le premier conseiller de l’ambassade d’Andorre qui aurait « donné des ordres» afin qu’il ne soit pas traité au même titre que son prédécesseur.

Zair Kedadouche insiste et explique que son cas « n’est pas unique » au sein du quai d’Orsay. «Je peux porter à votre connaissance d’autres cas de collègues qui ont saisi le défenseur des droits, étant discriminés, écartés en fonction de leur origine ou de leur appartenance politique» ajoute-t-il à ses accusations.

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