683 condamnations à mort en Egypte : un procès expéditif ?

Le tribunal de Minya, en Moyenne-Egypte, a requis la peine de mort, lundi 28 avril, contre six cent quatre-vingt-trois partisans du président islamiste déchu, Mohamed Morsi, pour des actes de violence et le meurtre de policiers. Ces peines doivent désormais être approuvées par le mufti égyptien, une étape considérée comme une formalité. Ces condamnations suscitent la réaction de la communauté internationale.

Un procès de quelques heures

Les personnes étaient accusées d’avoir participé à des manifestations violentes à Minya, le 14 août, le jour même où quelque sept cents partisans du président islamiste tombaient sous les balles de policiers et de soldats au Caire. Selon l’organisation non gouvernementale de défense des droits humains Human Rights Watch, citée par la BBC, le procès n’a duré que quelques heures, et le tribunal a empêché les avocats de la défense de prendre la parole.

La communauté internationale réagit

Lundi 28 avril, la Maison Blanche a condamné ces 683 condamnations à mort, jugées « totalement incompatibles avec les obligations de l’Egypte en matière de droits de l’Homme », et appelé les autorités à les annuler. Londres et Paris rejoignent l’avis de la Maison Blanche. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit pour sa part « préoccupé », estimant que ces condamnations « ne semblent clairement pas respecter les règles de base d’un procès équitable ».

« Où est la justice ? »

A Mynia, à l’énoncé du verdict, plusieurs femmes se sont évanouies devant le tribunal encerclé par les forces de l’ordre. « Où est la justice? », s’est écriée l’une d’elles. « Beaucoup de condamnés n’étaient même pas dans la manif », a assuré au téléphone à l’AFP Gamal, 25 ans, professeur d’arabe condamné à mort lundi mais en fuite, et qui revendique son appartenance aux Frères musulmans et sa participation à la manifestation. « C’est le procès politique de ceux qui s’opposent au régime militaire ».

Un juge déjà connu 

Le juge du procès, Saïd Youssef Sabry avait déjà prononcé 529 peines capitales après une seule journée d’audience le 24 mars 2014. L’ONU avait dénoncé ce jugement expéditif en « violation du droit international des droits de l’Homme ».


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