Anniversaire du mariage pour tous : la justice s’en mêle

La loi Taubira autorisant les mariages gays en France souffle sa première bougie. 7 000 couples de même sexe avaient bénéficié de ce droit en 2013 selon l’INSEE. Une évolution des mœurs est visible selon certains, tandis qu’un étudiant était condamné hier à deux mois avec sursis pour injures homophobes lors d’un mariage gay. Retour sur une loi qui a fortement fait parler d’elle.

Une évolution des mœurs

Le 23 avril 2013 marquait un jour nouveau pour les fervents défenseurs du mariage pour tous. Les homosexuels avaient enfin le droit de se marier en France. Jean-Luc Romero, le maire-adjoint UMP du 12ème arrondissement de Paris et membre du Comité directeur de VIH en Europe, estimait mardi 22 avril sur Twitter que « notre civilisation ne s’est pas effondrée malgré les prévisions alarmistes » de Christine Boutin, l’une des figures médiatiques de la lutte contre le mariage gay.

Paris, capitale du mariage pour tous

Avec environ 15 % d’unions homosexuelles parmi les mariages célébrés dans la ville, Paris s’affirme en capitale du mariage pour tous, devant Nice (13 %), Rennes (11 %) et Montpellier (10 %), d’après un classement établi par le JDD. En queue de peloton, on trouve Dijon (2,25 %), mais aussi Marseille avec 5 % de mariages célébrés concernant des gays. Mais il ne faut pas oublier qu’un quart des mariages ont eu lieu dans des communes de moins de 2 000 habitants !

Une affaire de fierté

Selon Nathalie Allain-Djerrah, la présidente de l’association « Les enfants d’arc-en-ciel », dont le but est d’accompagner les couples homosexuels dans leur projet parental, beaucoup de mariages sont liés à l’envie d’adopter. « Pour pouvoir adopter l’enfant du conjoint, et donc sécuriser sa situation, les couples homosexuels sont obligés de se marier, ce qui n’est pas le cas des couples hétérosexuels, donc il est certain que beaucoup se marient pour ça », a-t-elle expliqué au Télégramme. Mais pour un jeune couple, Jennifer et Corinne c’est aussi une « affaire de fierté », elles peuvent dorénavant « marcher la tête haute ».

La France a tout de même célébré un plus grand nombre de mariages homosexuels (4% des mariages) comparé à ses voisins européens comme les Pays-Bas, l’Espagne ou la Belgique où la proportion ne dépasse pas 2 à 3%.

Les cathos prennent du recul

Les mœurs sont en train d’évoluer. Selon RFI, environ 40% des des catholiques pratiquants sont favorables à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe. Nicolas Neiertz, co-président du mouvement homosexuel chrétien David & Jonathan, fait partie des pro-mariage pour tous. Aujourd’hui, il explique que « les catholiques relisent ce qui s’est passé avec du recul et se demandent comment on a pu en arriver là. Comment y a-t-il pu y avoir une telle violence dans certains discours, y compris d’autorités religieuses catholiques ? » Il explique également à RFI, que certains « sont sortis de leur rôle en tenant un discours politique ».

2 mois avec sursis pour injures homophobes

Hier, à la veille de cet anniversaire, un jeune homme a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour des injures homophobes lors du premier mariage de deux homosexuels en France à Montpellier, celui de Vincent Autin et Bruno Boileau le 29 mai 2013.

« C’était mon mariage, le plus jour de ma vie. Ces insultes restent une tâche indélébile », avait déclaré de son côté Vincent Boileau-Autin, l’un des mariés, tandis que l’étudiant mis en cause niait avoir tenu des propos homophobes. Il doit tout de même 3 800 euros de dommages-intérêts à Vincent Boileau-Autin, ainsi que 1 300 euros au Collectif contre l’homophobie et 100 euros à la Lesbian & Gay Pride Montpellier, deux associations parties civiles.


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