Municipales: les pires projets pour les transports en commun

Les candidats aux municipales 2014 se sont presque tous accordés pour faire du problème des transports en commun un véritable cheval de bataille. Des idées irréalisables aux promesses intenables, rien ne semble pouvoir arrêter les candidats. Le monde a publié dans son blog le top 10 d’une liste non exhaustive des pires projets annoncés dans leurs campagnes.

10/ Rétablir le stationnement supprimé. La promesse est facile à lancer mais difficile à tenir : remettre 700 places de stationnement dans une ville (Cannes, Alpes-Maritimes) où l’on circule mal et où l’espace est désormais rendu aux piétons. On souhaite bien du courage à Phillipe Tabarot (UMP). Dans la même veine, à Lille, Jean-René Lecerf (UMP) propose rendre la stationnement gratuit entre 12h et 14h dans le centre-ville. Rien de mieux pour encourager les gens à emprunter leur voiture. A Perpignan, Louis Alliot (FN) va encore plus loin : « Nous mettrons fin aux couloirs de bus qui restreignent la capacité des stationnements latéraux. »

9/ La navette fluviale plus lente que le métro. Des candidats, sous diverses étiquettes, proposent ce mode de transport à Nantes, Paris ou Rouen. A Lyon, le FN imagine deux lignes, l’une sur la Saône et l’autre sur le Rhône, « entre Confluence et l’Île Barbe, entre Bellecour et la Cité internationale ». Mais sur un fleuve, la circulation n’est pas aussi rapide que sur terre, voire sous terre.

8/ Votez pour lui, le RER ne sera plus jamais en retard. « Si vous me faites confiance, je m’engage à améliorer considérablement vos conditions de trajet. » Candidat UDI à Cergy, Thierry Sibieude doit certainement posséder une baguette magique !

7/ La rocade de trop. Toulouse est sans doute la grande ville de France où droite et gauche présentent les programmes les plus divergents en matière de transports : tramway pour le maire sortant Pierre Cohen (PS), métro pour Jean-Luc Moudenc (UMP). Le challenger « veut aussi relancer le projet de contournement autoroutier à péage pour soulager le périphérique, très embouteillé. Une deuxième rocade, donc, qui, comme le « Grand contournement ouest de Strasbourg », encouragerait les trajets motorisés, stimulerait l’étalement urbain, provoquerait à terme pollution et encombrements, car les infrastructures nouvelles se remplissent vite.

6/ Ma moto où je veux, quand je veux. Les propriétaires parisiens de deux-roues motorisés sont-ils des bobos de droite qui s’ignorent ? C’est le pari de NKM. Le 6 mars, la candidate, aidée de son équipe, plaçait des flyers sur les motos et scooters stationnés sur les trottoirs parisiens et promettait 50 000 places de stationnement gratuit, comme si ces engins à deux roues n’occupaient pas d’espace. Sachant que la candidate veut aussi des parkings supplémentaires pour les voitures et qu’elle n’a pas l’intention de supprimer Vélib’ ni Autolib’, on se demande où elle trouvera la place d’installer ces nouveaux stationnements.

5/ Un câble sinon rien. Le centriste Lyonnais Eric Lafond imagine un téléphérique reliant les collines, Fourvière ou Croix-Rousse, aux abords des cours d’eau. Son projet comporte pas moins de six tronçons ! Or, sur un câble, le moindre incident se produisant à un bout de la ligne se répercute à l’autre bout. Les concepteurs de téléphériques expliquent qu’on ne peut pas, sans de sérieux risques, dépasser les deux tronçons. On distinguera aussi le téléphérique promis par Anne Hidalgo (PS) entre les gares de Lyyon et d’Austerlitz distantes de 700 mètres et parcourables en 10 minutes à pied, et celui que prévoit, à Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP) pour facilliter l’accés aux touristes en haut de Notre Dame de la Garde.

4/ L’utopie prolétarienne du transport gratuit. La promesse émane souvent des listes communistes ou Front de gauche, comme à Toulouse mais elle est aussi avancée par Alain Gest (UMP) à Amiens. Puisque les achats de tickets ne constituent que 15 à 20 % des recettes des transports publics, pourquoi ne pas appliquer la gratuité du tramway ou du bus ? Sauf que ces infrastructures lourdes ne sont pas du tout gratuites. Se transporter, c’est mobiliser de l’énergie, cela nécessite du temps et de l’argent.

3/ La folie des trucs en lib’. Scoot’lib’, un service de « 3 000 à 5000 scooters électriques », n’est pas la propriété d’Anne Hidalgo, puisqu’il y a quelques mois, le projet était proposé à la fois par ses alliés radicaux de gauche et par la centriste Marielle de Sarnez. Le service vise notamment « les 14-16 ans qui se déplacent aujourd’hui en Vélib’ ou en métro », d’après Jean-Louis Missika. Mais les Scootlib’ attireront les convoitises. Il faudra les protéger contre les vols et les dégradations, mais aussi les rapporter dans les stations vides, un problème récurrent qui se pose déjà aux Vélib’ et aux Autolib‘. Enfin, la recharge d’un scooter électrique dure au moins trois heures, une opération pas vraiment compatible avec le partage dans le temps du véhicule.

2/ La technologie qui ne résout rien. A Lyon, un candidat propose un système de stationnement intelligent. Le concept, qui n’est pas vraiment nouveau, consiste à informer en temps réel les automobilistes de la disponibilité des places de stationnement. Michel Havard (UMP) avait lancé l’idée, qui lui a été promptement piquée par le maire sortant, Gérard Collomb (PS). Mais à Nice, où le stationnement intelligent avait fait la fierté du maire Christian Estrosi (UMP), ça ne marche toujours pas vraiment.

1/ Le téléphérique qui relie deux gares. Pour aller de la gare de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) à celle de Tours, distantes de 2,6 km, prenez le… téléphérique ! C’est le projet des verts à Tours qui veulent « faire des gares de Tours et de Saint-Pierre de vrais pôles multimodaux » et « étudier la mise en place d’une desserte performante entre ces deux gares : l’option ‘télécabine urbaine’ paraît aujourd’hui la plus adaptée ».

 

 

 

 

 


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