Egypte : L’armée du côté de l’opposition

La situation s’envenime encore en Egypte. Les affrontements entre anti et pro-Morsi qui ont lieu depuis dimanche ont fait au moins 16 morts et 800 blessés dans tout le pays.

Ce lundi, l’armée a lancé un ultimatum à tous les partis politiques, précisant que si aucun consensus n’était trouvé sous quarante-huit heures, elle imposerait sa propre « feuille de route ». Une déclaration accueillie avec enthousiasme par l’opposition qui y voit un signe que l’armée ne soutient plus le pouvoir.

Au Caire, le pouvoir s’effrite. Depuis dimanche, cinq ministres et huit membres de la chambre haute ont quitté leurs fonctions. Le président Morsi, quant à lui, s’accroche à sa position. Il tente de faire prévaloir sa légitimité électorale, mais ses alliés l’abandonnent petit à petit. Les Frères musulmans eux-mêmes sont de plus ne plus isolés, même leurs alliés islamistes et salafistes commencent à les abandonner. Ainsi, les partis Al-Nour et Al-Wasat ont rejoint le camp de l’opposition.

Si certains veulent voir un bon présage dans le positionnement de l’armée, la plupart des gens y voient un grand danger. En 2011, lors de la chute de Moubarak, le Conseil suprême des forces armées (CSFA) avait assuré la transition de pouvoir. Durant cette période, plus de 15 000 civils avaient été jugés par les tribunaux militaires et des centaines de manifestants avaient été tués dans des affrontements avec l’armée et la police. Des actes de torture avaient même été signalés.

Les militaires assurent ne pas vouloir prendre le pouvoir mais seulement « soutenir le désir de réforme et de changement du peuple Egyptien ».


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